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SO4050 Vautour IIN

VAUTOUR IIN

AZUR 1/72

                         

Certains appareils ont été utilisés par peu d'unités de notre armée de l'air, sur des périodes plus ou moins courtes et à des époques où ils passèrent presque inaperçus. Arrivé peu avant la fin de la guerre d'Algérie, ayant doté peu d' escadres  pendant un peu plus d'une dizaine d'années à peine, le Vautour II N est de ceux-ci.
L'escadron de chasse 2/6 Normandie-Niémen est équipé de Vautour II N au début des années 60 à Oran. De retour en métropole, après un court séjour à Orange, c'est Reims qui verra le regroupement de la 30e  Escadre de Chasse Tout Temps.
Oublié de l'Histoire, l'appareil l'est aussi des fabricants de maquettes. Le modèle AZUR vient à point pour remplacer l'ancien kit en résine qui était le seul à cette échelle, avec ses défauts. Mon box art présente une version israélienne (je vous renvoie aux articles du fana de l'Aviation consacrés aux exploits de la Heyl Ha' Avir sur cet avion) mais une boîte consacrée à des décorations françaises existe.

La maquette est tellement détaillée qu'acheter un livre spécifique sur cet avion paraît superflu. J'ai ressorti de ma bibliothèque l'ouvrage « la chasse française à réaction » d'Alain Crosnier et Jean Michel Guhl, qui consacre un chapitre au Vautour, et qui présente surtout une superbe photo prise sur le parking de Reims avec une vue ¾ arrière très intéressante.
L'aspect de surface est légèrement granuleux mais tout cela se règlera au ponçage général en vue de la peinture alu. La gravure est en creux. Tous les sous ensembles sont bien emballés à part. Le fuselage n'est qu'en deux parties (ouf!) et la notice parfois peu explicite quant au positionnement de certaines pièces. On sent bien que ce ne sera pas du Fujitamiyagawa mais il semble que la base soit saine!

On commence  par l'habitacle (une trentaine de pièces où se mêlent plastique, résine et métal), puis le train avant (9 pièces!) et le train arrière avec les logements. Jusque là tout va bien. Cet intérieur est uniformément noir, mais les reliefs et instruments sont mis en valeur par brossage à sec avec du blanc.
Les différents sous ensembles sont collés dans un demi fuselage, en laissant de côté pour le moment les trains. On attaque ensuite les nacelles moteurs, où l'ajustage est loin d'être parfait à cause de l'absence de tenons de centrage. Des pièces en résine représentent les entrées d'air et les tuyères. Si vous n'avez pas de petite scie, il vous faudra de la patience pour les arracher à la grappe en résine! Et de la douceur car la résine, c'est fragile.

La configuration de l'avion, avec son train monotrace, demande un montage « à blanc » afin de lester le nez : avant d'assembler le fuselage il convient de monter les ailes avec les nacelles moteurs, ainsi on peut réaliser l'essai de centrage avec toutes les principales pièces de la maquette. Prenant mon courage à deux mains, je découpe les aérofreins afin de les représenter ouverts. Les logements ainsi créés sont fermés par l'intérieur avec de la carte plastique.
On peut donc coller définitivement le fuselage dûment lesté, et là encore le manque de tenons de centrage rend l'opération délicate, avec quelques ajustements par ponçage des sous ensembles intérieurs. Le lendemain on rajoute les ailes, les stabilisateurs et on laisse sécher 24h de plus. Tous les raccords sont traités au mastic puis poncés, il y a du boulot entre les nacelles moteurs et les ailes. C'est là que l'on se rend compte qu'un Vautour, c'est gros!

Les trains rejoignent leurs logements, tandis que les roues sont assemblées et peintes à part. Afin de ne pas trop attendre, je colle les trains généralement à la colle à maquette + un peu de super glue.  Ainsi on obtient un collage rapide avec possibilité d'ajuster. Sage précaution car impossible d'avoir un positionnement correct avec les jambes des trains principaux sur les crochets prévus ! Oublions les crochets, fixation directe à la bonne position. Je laisse encore 24h avant de poser la maquette sur ses trains. Par contre aucun souci avec les balancines sous les fuseaux moteurs. Il est difficile d'obtenir l'assiette très cabrée caractéristique du Vautour au sol.

Il ne suffisait pas d'inclure à la boîte une planche de décalcomanies en plus pour espérer réaliser un avion français. Je m'en suis rendu compte au moment de coller les beaux cache-flammes en métal. Il faut ajouter à l'intérieur de ces pièces une cloison horizontale (découpée dans la grappe de photodécoupe) et ne pas utiliser les arceaux PUR4. De même AZUR a omis un petit carénage sous le nez. Il faut vraiment bien observer les photos pour repérer les subtiles différences entre un Vautour israélien et un français. Tout ce qui « dépasse » rejoint de cette manière la maquette, même les antennes ou les cloisons d'ailes. Un surcroit de précautions en résulte lors des manipulations mais on y gagne en solidité des fixations des antennes et je préfère çà à des traces de colle sur la future peinture.
Comme il serait dommage de cacher le bel intérieur, la verrière est découpée. J'avais un peu peur vis à vis de l'épaisseur du plastique transparent ou de sa fragilité, mais en fait ce plastique est relativement tendre et il se découpe bien. Le pare brise et l'arceau central sont collés et masqués en vue des opérations de peinture.

 

Revenons aux aérofreins. Pas question de réutiliser les morceaux découpés au début du montage, il faut fabriquer de nouvelles pièces. Pour ma part j'utilise beaucoup de couvercle de boîte à beurre (genre St Hubert), c'est fin et ça se découpe facilement. Ce matériau donne la partie extérieure des AF, la structure intérieure est réalisée à partir de la boîte à rabiot où il y a toujours un morceau de plastique à découper à la dimension voulue, en l’occurrence légèrement inférieure à celle de la partie extérieure. Mis en forme par ponçage (un espèce de U), des trous y sont percés à l'aide d'un mini foret. Côté logements, quelques détails sont ajoutés (tuyaux...) à partir des photos. Il suffit enfin de trouver des vérins convenables (rabiot ou contacts de prises du domaine électronique).

Avant peinture, l'ensemble de la maquette est passée au micromesh pour avoir une surface parfaite. On commence par une couche d'apprêt blanche, suivie par une couche d'aluminium en bombe Tamiya . En dehors des teintes de la marque ALCLAD qui demandent certaines précautions lors de l'application, et que je n'utilise pas, c'est finalement l'alu que je préfère. Rapidité assurée dans l'obtention d'un beau fini de surface. Il faut ensuite atténuer l'uniformité de cette robe en reprenant l'avion panneau par panneau. Cette opération est un peu fastidieuse car le scotch Tamiya est fortement sollicité, puis 4 « produits » utilisés : vernis mat acrylique Prince August, klir (pour le brillant), alu 56 et alu 11 de Humbrol.
Peindre  ce qui n'est pas aluminium est tout aussi long, panneaux anti-reflets, antennes, gouvernail tricolore, feux, intérieurs des aérofreins etc... Sans compter les roues, les parties basculantes des verrières et les sièges.
Un petit mot sur ces derniers. La consultation d'Internet m'a ainsi appris que plusieurs types de sièges ont équipé les Vautour. J'avais effectivement remarqué la présence ou pas de poignée d'éjection haute. J'ai donc opté pour les sièges  de la boîte, sans poignée haute car elle n'apparaît pas sur les photos en ma possession. A partir de ces photos quelques détails à base d'étiré ou de carte plastique très fine ont été rajoutés (tête de siège bien visible), les harnais étant fournis en photodécoupe. Pour changer du noir, les sièges sont bleu-vert (50% de bleu roi 14 et 50% de vert 02 Humbrol), les harnais bleu clair, l'appui-tête noir, le tout étant brossé à sec en gris clair pour rehausser les détails.

Nous voilà arrivés à la pose des décalcomanies. Je ne parle pas de la planche AZUR consacrée aux appareils israéliens, d'où je n'ai tiré que quelques stencils. C'est vrai que le camouflage va bien à cet avion. J'ai même trouvé sur le net un profil de vautour II A « what if » aux couleurs d'un pays d'Amérique du Sud, en gris et vert, de toute beauté!
Mais revenons à notre maquette. C'est en fait une planche encore marquée REPLICA qui accompagne la boîte, vestige de l'ancien kit en résine dont j'ai déjà parlé. On y trouve deux décorations, une du Normandie-Niémen, l'autre du 1/30, couvrant ainsi les deux escadrons de la 30e  Escadre de Chasse Tout Temps. Concernant le  Normandie-Niémen, il faut choisir dès le départ l'époque à laquelle on veut associer l'avion. De subtiles différences existent entre la période initiale en Algérie (pas de panneau anti-reflets noirs devant le cockpit, gouvernail tricolore...), la période intermédiaire à Orange (passage des codes de 6 en 30, apparition des flèches de couleur sur les fuselages et nacelles moteurs...) et la grande époque de Reims où les marquages semblent s'être stabilisés. Il y a franchement de tout, y compris des flèches jaunes et rouges, alors qu'en théorie le jaune était pour le 1/30 et le rouge pour le 2/30...
Les motifs sont franchement délicats à poser, pour rester poli ! Probablement à cause de l'âge de la planche, j'ai été confronté à des refus de séparation du support (il a fallu recourir à l'eau bouillante), des arrachements intempestifs (c'est super les décalques fins mais trop fragiles parfois) et même quelques cas de dissolution pure et simple du motif! Après de bons moments frôlant la crise de nerfs, la majorité de la décoration s'est retrouvée sur la maquette (heureusement que je n'ai pas choisi une version avec les flèches!), de façon à représenter un avion à Orange au début des années 60. En fonction du fini du panneau qui le reçoit, chaque motif est vernis en mat prince August ou brillant (klir).

Comme d'habitude, la fin du montage passe par le démasquage du cockpit, la mise en place des sièges , l'ajout des vérins de verrières et le collage des parties basculantes. Un petit truc pour terminer : comme moi vous avez dû être bloqué par la pose d'une verrière ouverte. La colle à maquette c'est bien mais çà met du temps à prendre, et la super glue  rend le plastique opaque. Certains fabriquent de complexes gabarits, pour ma part j'ai découvert qu'une verrière trempée dans du klir peut être mise en place directement à la super glue sans aucun dommage. C'est quand même plus rapide. D'autres solutions existent certainement.

 

Pour conclure, c'est indiscutablement une belle maquette, complète grâce à la photodécoupe et la résine, mais c'est ce qui en fait la difficulté. Les ajustements font appel au mastic, une attention particulière est à apporter au système de train d'atterrissage et les décalques français sont franchement pourris. Amateurs s'abstenir. Mais un vrai bonheur pour ceux qui n'ont pas peur de la chirurgie ou des travaux lourds de ponçage. Quel dommage que les belles échelles caractéristiques ne soient pas fournies en photodécoupe! Azur aurait pu aussi inclure quelques charges externes.

 

Vautour

Maquette Laurent Moreno

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