RAFALE C
HOBBYBOSS 1/72
Beau avec quelques pièges

La récente réactivation du prestigieux escadron de chasse Normandie-Niémen me donne l'occasion de monter la maquette Hobbyboss de ce bel appareil, et de terminer une longue série d'avions utilisés par cette unité au cours de sa riche histoire. Habitué aux petits chasseurs à hélice de ce fabricant, c'est le premier jet moderne de la gamme que je découvre.
Comme d'habitude tout est bien emballé et protégé. En plus de la notice il y a une page en couleurs représentant les 2 décorations proposées dans la boîte : le C103 (codé 7-HH) du 1/7 de St Dizier, et le C104 (codé 330-EC) du 05/330 de Mont de Marsan. La planche de décalcomanies est à mon goût suffisante, la plupart des stencils visibles sur les photos sont présents. D'autres possibilités existent sur une planche SMDS, beaucoup de marquages ayant évolué depuis la sortie de la maquette. Pour ma part j'ai choisi la difficulté en optant pour le C129 (codé 118-GH en blanc!) du 2/30, seul appareil à porter les insignes d'escadron en couleurs fin 2012. Codes et insignes seront tirés du rabiot en décalques toutes échelles confondues. En outre j'ai investi dans la photodécoupe Dreammodel, qui apporte une franche amélioration à la maquette sur certains points essentiels comme le siège ou les tuyères par exemple. Et pour une fois ces pièces en métal sont faciles à poser!
La documentation devient abondante avec le temps qui passe depuis sa mise en service. Elle permet d'ailleurs de constater que de subtiles différences existent entre les différentes évolutions du Rafale monoplace. Choisissez précisément celui que vous désirez représenter et regardez la position de certaines antennes... Je me suis servi  du n°82 de Wingmasters (montage du biplace et photos de maquettes du monoplace), des n°337 et 386 d' Air Fan, et du n°4 du Intenational Air Power Review (2002). J'ai enfin trouvé sur internet deux photos du C129.
Assez tourné autour, voyons ce que la bête a dans le ventre.

Logiquement tout commence avec le cockpit. Déjà on taille dans la planche de photodécoupe pour obtenir un siège superbe (10 pièces en tout entre le plastique d'origine et le métal), un tableau de bord et un arrière de baignoire plus détaillés. Rassurez vous, des décalcomanies sont fournies pour les consoles et la planche de bord, il semble toutefois que le vrai intérieur soit beaucoup moins coloré, tout étant noir là dedans. Un seul petit reproche : il n'y a qu'un embryon de manche latéral et de manette des gaz sur les consoles. Pour faciliter les opérations de masquage dans l'étape de peinture, le siège est traité à part et mis en place à la fin.
Ce bel ensemble doit trouver sa place par l'intérieur dans le fuselage supérieur. Mauvaise surprise, ça coince au niveau des pièces en métal Pe12 et Pe13 au dessus du tableau de bord. Bizarre, il me semblait bien avoir correctement positionné ces pièces... La pince coupante résout le problème.

L'ordre de montage proposé est assez intelligent pour nous faire maintenant travailler sur le fuselage inférieur pendant que nos précédents travaux sèchent.
En fonction de la future configuration des charges externes sélectionnées, il faut percer les trous correspondants. Afin de représenter l'appareil de façon plus dynamique, j'en profite pour découper les gouvernes sur les ailes en vue de les positionner baissées.
Le montage nous impose d'installer dès à présent le caisson des trains principaux AVEC les jambes de trains. On serait tenté de passer outre mais cela est bien précisé dans le montage de Wingmasters (et j'ai fait un essai à blanc pour être sûr), il est impossible de coller les jambes de trains principaux après avoir fermé le fuselage. Du coup on montera aussi le train avant sur la pièce D5 et le tout sur le fuselage. Les adeptes du « je peints tout à part » vont faire la tête. Mais ils sont beaux, ces trains déjà munis des durites.
C'est dans cette phase que doit s'installer la dérive. Par souci de rentabilité, Hobbyboss fournit la même dérive pour un Rafale C et pour un Rafale M. Hors certains détails diffèrent entre ces deux versions à cet endroit, et nous avons là une dérive de M! L'espèce de feu de position en haut de dérive est à enlever, puis il faut étudier la position des petites antennes semi-pyramidales de part et d'autre du gros bloc rectangulaire, en haut de la dérive. En effet elle diffère selon les versions. En ce qui concerne le C129 qui m'intéresse, il faut les déplacer vers l'arrière, au dessus du gouvernail.
Chose curieuse, si ces antennes ne sont pas bien placées sur la pièce A38, le plan de montage les représente au bon emplacement!
La forme des lance-missiles en bouts d'ailes est à modifier. Les bossages supplémentaires présents sont caractéristiques des prototypes du Rafale et non des avions de série. Ils disparaissent par ponçage.
Vous avez sur la planche de photodécoupe deux pièces à assembler pour représenter la grille de la pièce E3. Bien entendu il faut au préalable découper celle en plastique. Franchement je l'ai fait mais je pense que ce n'est pas le point le plus sensible à améliorer. Vous pouvez vous en passer.
Dernier effort dans cette phase du montage, l'ensemble tuyères sur lequel viennent s'ajouter une quinzaine de pièces en métal. Là c'est vraiment de l'amélioration indispensable. On peut d'ailleurs peindre dès à présent en gun métal (j'aime bien le Tamiya ) Un coup de brossage à sec puis un jus de noir dilué et on ne reviendra plus sur cette partie.

Avant d'aller plus loin, faire un essai de centrage à blanc de façon à insérer le lest nécessaire. Par sécurité j'ai monté entièrement la maquette avant de coller la pointe radar, au cas où.

       Le step 2 de la notice vous fait assembler le fuselage en insérant les plans canards.  Ces derniers risquant de gêner dans le traitement des joints entre ces deux parties (mastic et ponçage), j'ai préféré laisser les canards de côté pour le moment. Passez à l'assemblage des entrées d'air avant de coller tout ce qui dépasse. C'est à mon avis le point le plus raté du kit. Il existe des pièces de remplacement en résine, sur lesquelles la sortie du canon est conforme. Mais ayant découvert ce défaut au moment du montage, j'ai préféré fabriquer le carénage moi même. Le pire reste à venir avec le joint entre les entrées d'air et le fuselage. Une horreur, sur épaisseur, décalages, tous les problèmes sont cumulés ici. Il a fallu attaquer au papier de verre...50 (oui, celui que vous utilisez pour poncer les murs ou les meubles !)Après cet adoucissement, mastic et ponçage progressif de plus en plus fin. Adieu gravure à cet endroit mais il faut en passer par là.
Heureusement qu'on peut attraper la maquette par le nez comme une poignée.
Pour améliorer la représentation des feux sur les emplantures d'ailes, j'ai ouvert à la lime les emplacements (un à droite et deux à gauche). Après peinture des fonds en vert, rouge et argent, j'y ai collé des morceaux de grappe transparente. Ces derniers bien secs, les feux sont mis en forme par ponçage de plus en plus fin jusqu'à polissage et lustrage.
Il faut maintenant remettre en place les ailerons en position braquée, moyennant une petite opération  de chirurgie sur les carénages A32 et A33. Les joints supérieurs sont mastiqués et poncés (attention à conserver la belle dent de scie sur l'extrados.  Puisque nous en sommes aux gouvernes, les plans canards rejoignent la maquette, en position braqués eux aussi.

A l'exception des roues et de la verrière, peintes à part,  on peut terminer le montage. Il faut jongler entre la notice du kit et celle de la planche de photodécoupe. L'avant des carénages latéraux sur les entrées d'air, les feux de navigation, les grilles, les antennes de dérive et les logements des lance-leurres thermiques sont en métal. Concernant ces derniers, au vu des photos et de la forme de la maquette à cet endroit, je pense que seules les pièces en métal Pe38 sont nécessaires. La pointe radar est posée aussi; On complète les trains, on ajoute les trappes, la crosse, la perche de ravitaillement en vol...
Il manque à la maquette les petits lance-leurres électromagnétiques en bout de fuselage, de chaque côté de la tuyère; ils sont réalisés avec de la récup de plastique.
La casquette du tableau de bord est peinte en noir, puis brossée en gris. L'imposante vitre du HUD est collée puis teintée de vert (feutre) avant de coller le pare-brise. J'ai même installé les lance-missiles sous les ailes et le bidon  ventral, le tout étant destiné à être peint en gris comme l'avion. Avantage en ce qui concerne le ventral : vous savez par où attraper la maquette pour tout ce qui va suivre! La baignoire du cockpit est masquée, ainsi que le pare-brise et les tuyères. Les dernières pièces à être collées sont les petites sondes d'incidence triangulaires en métal de part et d'autre du nez. Hyper fragiles, ne pas les toucher va rester une réelle obsession jusqu'à la sortie définitive de l'avion.

Peinture facile avec ce modèle, entièrement gris, pour ma part j'ai opté pour le Humbrol 127. On s'occupe d'abord de l'avion en le tenant par son bidon ventral, puis on inverse. Rien d'exceptionnel non plus avec tout le reste, tuyères, trains etc... Un petit coup de klir et on peut se préparer à poser les décalcomanies.

Comme déjà évoqué, c'est une décoration « maison » qu'il me faut concocter pour mon C129. Pour cela je vais piocher un peu partout pour trouver cocardes, insignes, codes et stencils. Les codes m'ont longtemps échappé jusqu'à ce que je tombe sur une vieille planche ESCI au 1/35! Ils sont un poil trop grands mais restent réalistes. Les motifs sont définitivement fixés par une couche de vernis satiné.

Le dernier stade du montage consiste à mettre en place les roues, la partie basculante de la verrière et les missiles qui ont été traités à part (une bonne séance de crise de nerfs avec la pose des ailettes en photodécoupe!). Un petit jus de noir dilué sur les trains, les roues et l'intérieur des logements, le tour est joué.

Pour conclure, c'est une belle petite maquette que nous a produit Hobbyboss. Elle cache un gros défaut avec la dérive qui n'est pas celle d'un Rafale Armée de l'Air, un autre plus subtil avec la bouche du canon et cette difficulté pour ajuster les entrées d'air. Mais rien d'insurmontable. Elle s'adresse par conception aux débutants tout en étant une bonne base de départ pour ceux qui voudraient aller plus loin. Certes les robes actuelles portées par nos Rafales n'attirent pas l’œil (gris gris gris...), en dehors des sujets « tigres ». Mais patience, le récent anniversaire du Normandie-Niémen a montré qu'une décoration particulière peut sortir à tout moment. Sans parler des pays qui se sont ou s'intéressent  de près à cet avion. Je pense que des camouflages exotiques (réels ou pas) vont ou iront bien à cet avion. Quelques maquettistes ont déjà franchi le pas (voir sur Internet) avec succès.