
MIG 9 FARGO
Amodel 1/72ème

Voilà bientôt presque 10 ans que je
découvrais la boîte d’un des premiers chasseurs soviétiques à réaction dans un
petit magasin bien sympathique de Louviers dans l’Eure. Je ne sais pas pourquoi
cette boîte m’a attiré car le boxart n’est vraiment pas terrible mais le sujet en
est sans doute la raison… ! Le vendeur m’a même autorisé à voir le
contenu et pourtant j’ai fini par craquer…
La découverte des grappes plastiques et une
analyse plus fine me firent constater un travail important à prévoir. Le mot
artisanal prend toute sa valeur avec ce genre de maquette. Les pièces sont
grossières et l’ajustage n’est pas du meilleur calibre. Bref, loin de moi
d’envisager une réplique à l’échelle car de toute manière la documentation est
quasi inexistante sur le sujet. Mon but était de réussir un montage propre. La
planche de décalcomanies propose deux décorations (soviétique et chinoise) avec
le minimum de stencils.
Comme le veut la règle, un dégrossissage
des pièces est le préalable indispensable car l’ensemble est plutôt empâté. Il
faut prendre un rythme tranquille en écoutant la radio, par exemple, et avancer
doucement mais sûrement dans la besogne. On en profite pour écarter les pièces
qui posent problème afin d’y porter plus d’attention (verrière, jambes de
trains).

Une fois ce minutieux
travail effectué, on attaque le cockpit qui est désespérément vide. Le plancher
est constitué par deux pièces reproduisant le bloc complet des cloisons
intérieures de l’entrée d’air et la baignoire du train avant. Attention de bien
aligner les deux parties pour une bonne symétrie de l’ensemble. J’ai collé le
bord d’attaque de cette partie avec son phare pour une meilleure finition.
Après le collage du fuselage, cet endroit sera inaccessible. Le masticage est
très important pour un fini impeccable. Eh oui, ce sera la partie la plus
exposée aux regards ! Un ponçage progressif et un polissage donneront un
résultat satisfaisant. Ensuite il ne faut pas oublier de masquer le phare avec
du papier adhésif qui restera en place jusqu’à la fin. La pièce reproduisant
les aubes des réacteurs sera simplement peinte en noir puis brossée avec de
l’aluminium pour ressortir les détails.
Je me suis servi d’un
photoscope de Mig 15 pour meubler l’espace bien vide. J’ai amélioré un petit
peu le siège en collant de la feuille d’aluminium gravée pour reproduire les
coutures des coussins. J’ai construit les consoles latérales avec de la carte
plastique. Sur celle de gauche j’y ai collé un demi rond en plastique épais
pour reproduire le support de la manette des gaz où j’ai posé un petit morceau
de fil étiré en guise des deux poignées (biréacteur). L’intérieur est peint en
gris moyen et le siège en aluminium comme l’indique la notice. Les coussins
sont de couleur grise très foncée brossée à sec avec un gris clair. Les harnais
en feuille d’étain sont peints en blanc cassé. J’ai reproduit les cadrans du
tableau de bord avec des mèches de différents diamètres (sans creuser) dont
l’intérieur est peint en blanc. Ensuite il suffit d’emplir les cadrans d’une
goutte de vernis. Les parois latérales restent vides car l’ouverture du cockpit
est très étroite et au final, peu de détails resteront visibles. Pour finir
cette partie, j’ai fabriqué un manche à balai d’un modèle sobre car n’oublions
pas que l’avion date de la fin de la 2ème guerre mondiale.
Avant le collage des deux demi fuselages,
il faut bourrer au maximum de plomb l’avant de l’appareil car il s’est avéré
lourd de l’arrière une fois terminé. J’ai malheureusement sous-estimé ce poids.
Avant d’assembler les deux demi fuselages, je les ai poncé sur une feuille d’abrasif
collée sur une vitre pour obtenir des bords plus réguliers. Le plastique très
épais permet une opération de ponçage musclée. De plus la gravure est tellement
profonde qu’elle ne risque pas de disparaître. La partie la plus délicate à
rattraper se trouve à la jointure des taules de sorties des réacteurs. La pièce
n’est pas assez large et des marches assez
importantes apparaissent. J’ai comblé la différence avec de la carte plastique
de récupération collée grossièrement dans un premier temps. Une fois bien sec,
il m’a fallu plusieurs heures de ponçage pour rendre l’endroit uniforme.
Autre partie où il faut porter une certaine
attention, c’est le collage de l’anneau frontale qui a été affiné par
l’intérieur. Dans la foulée j’ai placé les canons pour assurer une bonne
finition. Attention aux manipulations futures !!

Les ailes ne présentent pas vraiment de
difficulté. Seules les cloisons des logements du train principal ont été ajoutées.
Une fois rapportées au fuselage, l’ensemble du kit a été vigoureusement poncé
pour adoucir la gravure et rendre les joints invisibles. Attention aussi à
l’alignement des stabilos. J’ai forcé sur la colle liquide pour les souder
solidement à la dérive et avant séchage complet, j’ai régulièrement vérifié
l’équerre de ces pièces. La verrière est collée dès à présent pour parfaire le
joint du pare-brise. La canopée n’est pas nette et pour ce faire, je l’ai
entièrement poncée au grain très fin puis polie à la pâte Tamiya avec beaucoup
de patience. Attention, au moment du masquage de celle-ci, il ne faut pas
oublier le montant arrière qui ne figure pas en relief. Je me suis aidé des
quelques photos en ma possession pour le placer au bon endroit
Ne vous faites pas d’illusion, le passage
d’un apprêt vous révèlera encore des endroits médiocres. Ah quelle patience
faut-il avoir pour réussir ce genre de montage ! Après plusieurs retouches
dans tous les recoins de l’appareil, on commence à voir enfin une maquette honorable.
J’ai opté pour la version chinoise beaucoup plus colorée qu’un avion tout gris.
J’ai commencé par les endroits à peindre en rouge en appliquant une couche de
blanc mat avant de passer deux couches de rouge brillant Hu 19. Ensuite je me
suis intéressé aux parties métalliques. Les taules situées à la sortie des
réacteurs ont été peintes en Humbrol polished steel noircies au jus. Toutes ces
parties sont maintenant protégées avec de l’adhésif papier pour peindre la
couleur générale grise Hu 127. Une couche de vernis brillant est passée avant
la pose des décalques. Une deuxième couche de vernis brillant servira à
emprisonner l’ensemble puis permettra de passer un jus de peinture à l’huile
sans risque d’abîmer la décoration.
Il ne reste plus qu’à monter les trains
d’atterrissage qui ont été patiemment désempâtés. J’ai du refaire les
biellettes de rétraction en scratch pour plus de finesse et de solidité. Le
vert utilisé pour les jantes est le Hu 101 et les pneus ont été peints en gris
noir Revell n° 9. Les portes de trains ont été sérieusement affinées et j’ai
collé une bande de plastique sur certaines d’entre elles pour un collage
solide.
Une couche de vernis satiné Tamiya uniformise
l’avion. Les canons sont peints en gun metal après avoir percé leurs extrémités
avec une mèche ultra-fine. J’ai fini par la pose de l’antenne filaire en
plastique étiré noir.
Voici la méthode : percer un
trou dans le haut de la dérive et y insérer une extrémité du fil scellée avec
une goutte de colle cyanoacrylate. Ensuite il suffit de tendre le fil et
déposer une goutte de colle sur le mat en attendant une dizaine de secondes. Le
petit brin d’antenne près du mat est monté selon le même principe. Une fois le
tout bien sec, il suffit d’araser les bouts qui dépassent avec une pince
coupante et le tour est joué.
Avant de conclure, je vous précise que
cette maquette est restée à peine entamée pendant 6 ans dans sa boîte tellement
mon découragement fut grand. Elle a même failli finir à la poubelle… !
Comme quoi il ne faut jamais se décourager car le résultat est plutôt sympa et
le sujet peu courant. En tout cas, je suis fier de l’exposer dans ma vitrine au
côté de son concurrent, le Yak 11.
.

Bibliographie :
-
Mig 15 (Publication 4+)
-
OKB
MiG (Piotr Butowski with Jay Miller)