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Mig-21MF

 

MYSTERE IVA

EC 2/12 « PICARDIE » - Cambrai-Epinoy 1955

Maquette : AZUR/FRROM 1/72ème

 

Décoration : Planche Matchbox

Peintures : Humbrol 27002 Polished aluminium, Tamiya X7 rouge brillant

Niveau : maquettiste confirmé

Qualité : dimensions justes d'après le plan de Cyril Defever, qualité du plastique, gravure très fine.

Défauts : cloison nasale non conforme, nez trop fluet et cône arrière du fuselage non cintré.

Avant d'aborder le montage d'un Mystère IV, il faut d'abord s'intéresser aux versions construites présentant des différences visibles. Voici un résumé ci-dessous :

  • Version à moteur Tay : numéro de série 1 à 114 sauf les 75 et 76.
  • Version à moteur Verdon : numéro 75, 76, 115 à 150 avec des gouvernes de profondeur à volets,
  • Version à moteur Verdon : numéro supérieur à 150 avec un empennage monobloc.

Une fois la version choisie, pour ma part un IVA à moteur Tay, j'ai écarté les pièces du fabricant qui ne concerne pas la version. (siège éjectable et empennages). Si vous choississez l'autre option, n'oubliez pas de reproduire les prises NACA latérales alimentant le moteur en air.

Le montage : cette maquette présente pas mal de difficultés à cause d'un manque de précision des assemblages mais avec un peu d'expérience on y arrive très bien.

Le cockpit est complet avec un joli tableau de bord en photodécoupe. Inutile de s'attarder dans cette zone car la cabine est très sombre et étroite. Par contre le siège éjectable proposé en résine correspond à la version la plus récente et ne convient pas aux premières séries. Seule solution, le fabriquer en scratch. Je me suis aidé d'un siège d'Ouragan pour les côtes et le plus difficile fut de trouver une photo couleur d'un siège E95. La couleur verte est un mélange de peinture approximatif s'approchant des quelques photos couleurs trouvées. De toute façon j'avais décidé de fermer la verrière pour conserver cette ligne magnifique du Mystère IV.

Le point le plus critique de cette maquette est assurément l'assemblage de la bouche d'entrée d'air du réacteur. La cloison séparant les deux veines est beaucoup trop épaisse et son placement est assez ardu. Je ne comprends d'ailleurs toujours pas comment le concepteur a pu rendre ce passage aussi délicat avec autant de pièces qui s'ajustent mal et pour un résultat médiocre. La maquette Heller de l'Ouragan aurait pu être un bon exemple de départ ! Ne sachant trop comment m'y prendre, j'ai suivi la notice en collant les deux veines latérales le long du fuselage en joignant soigneusement les pièces avec la lèvre interne de l'entrée d'air. C'est important pour la suite. Ensuite, j'ai voulu amincir l'embout nasal mais je le déconseille à ce stade car je me suis retrouvé avec des espaces importants au moment de le coller sur les veines d'aération. Quelques heures de boulot en plus … !

Avant d'assembler le fuselage, un petit travail de calage de la tuyère en résine avec des morceaux de grappes plastiques sera nécessaire. Il faut évidemment la peindre au préalable.

Avant de monter les ailes, il vaut mieux s'atteler à travailler sur les points suivants :

  • finition de la bouche d'entrée d'air,
  • arrondir le nez de l'appareil trop tubulaire à mon goût.
  • ponçage de la partie arrière pour donner la forme cintrée au fuselage,

L'entrée d'air est l'opération la plus délicate de cette maquette. Après avoir collé l'embout de la cloison centrale, j'ai mastiqué tous les endroits disjoints pour obtenir un ensemble parfaitement lisse. Du mastic dilué passé au pinceau évite trop de matière à poncer par la suite. Le ponçage long et fastidieux a été réalisé avec une cale en aluminium (boîte de soda découpée) arrondie autour d'un manche de pinceau et de petite taille pour permettre un certain mouvement. Il reste à frotter en douceur l'intérieur avec du papier à poncer à l'eau. J'ai fini cette zone avec un passage de pâte à polir et une couche d'apprêt pour l'inspection du résultat (travail en plusieurs étapes en fonction).

Le nez de cette maquette est bien trop tubulaire ce qui nuit à mon avis à la ligne de l'appareil. J'ai donc entrepris un ponçage énergique sur tout le contour du nez afin de le rendre plus progressif vers l'avant. Il faut constamment vérifier l'uniformité de l'arrondi et poncer avec les doigts ou une cale incurvée. J'ai essayé la même opération sur la partie arrière du fuselage mais avec une lime ovale et du papier à poncer. Tout le contour n'est pas accessible mais l'important est de donner l'illusion.

Les portes du train principal et avant ont été fermées pour conserver au maximum la belle ligne du Mystère IV. Un travail de masticage important a comblé les énormes crevasses à ces endroits.

Il est temps de coller les ailes qui s'ajustent relativement bien au fuselage. Aucun renforcement n'a été utile car la colle liquide soude parfaitement les pièces entre elles. A ce stade, attention au choix des empennages selon la version choisie.

Autre point délicat de cette maquette, Azur recommande sur son site de raccourcir les fûts des trains principaux de 2 mm à cause d'une mauvaise interprétation à la conception. Un détail très important pour respecter la position légèrement cabrée de l'avion au sol. Merci au passage à Azur pour son honnêteté et au soin du détail pour les maquettistes. Les emplacements recevant les fûts ne sont pas très nets et je recommande fortement de les renforcer avec de petits bouts de corde à piano enfoncés dans les jambes de train. J'ai du tricher pour la mise en place des vérins de rétraction impossible à mettre en l'état avec les portes déjà fermées. Le tout est d'avoir un ensemble solide. J'ai également installé le train avant avec un renfort de corde à piano. Ne faites pas le même erreur que moi, et coller dès à présent le petit phare d'atterrissage fourni en le protégeant avec du maskol. Après, sa mise en place est tellement rock'n roll que j'ai perdu la pièce et j'ai dû la remplacer par un bout de grappe plastique transparente. La même mésaventure m'est arrivée pour le phare du nez !!

Avant le passage à l'atelier de peinture, j'ai vérifié toutes les jointures et j'ai regravé les lignes de structure ayant disparues lors des différentes opérations de ponçage. La particularité des avions Dassault est l'aspect très lisse des surfaces. Toute la maquette a été frottée à la limaille de fer 000 accompagné d'un apprêt gris Tamiya.

La peinture utilisée est l'aluminium poli 27002 de Humbrol. Une peinture particulièrement couvrante à diluer au white spirit (50/50) et qu'il faut pulvériser en deux couches fines. On peut modifier son aspect en frottant au chiffon sec mais je n'en suis pas très fan. Une couche de klir pour la protéger et après 48 heures de séchage, j'ai peint le reste de la décoration. L'antenne présente sur la dérive a été peinte en beige radôme Gunze. Les photos montrent souvent un aspect gris plutôt foncé et usé difficile à déterminer (arrachage de la peinture usine?). L'arête dorsale a été peinte avec le rouge brillant Tamiya. Ce rouge devait se voir lors des vols en patrouille dans les nuages pour éviter les collisions. Un léger lavis noir pour faire ressortir la magnifique gravure en creux et il restera les petites touches finales.

Mais avant, il faut poser les décalques. La boîte utilisée pour ce montage est la seule que j'ai pu trouver, c'est à dire la version israëlienne. Je posséde une planche de décalques consacrée aux Mystère IV de l'armée de l'air mais pas à moteur Tay ! Par le plus grand des hasards, j'ai retrouvé une vieille boîte Matchbox de ce bel avion proposant une décoration d'un Mystère IVA du 2/12 à moteur Tay. Comble du bonheur, le livre consacré à la bête d'Eric Moreau présente une photo couleur de l'appareil codé 12-ZA. Enfin sauvé !!

Finition : la mise en place des roues en résine, superbes, nécessite un petit fraisage à la main afin d'adapter le diamètre aux jambes en plastiques. Les portes des trains principaux ont été collées à l'aide de petites pattes rectangulaires en aluminium placées entre les deux parties pour plus de résistance. Azur fournit l'antenne fouet résidant à la gauche du pare-brise sur la planche en photo-découpe. J'ai préféré refaire celle-ci en plastique noir étiré aussi finement que la réalité. Un coup de fôret 0,3mm et on colle l'antenne avec une petite goutte de colle blanche qui reproduit impeccablement la base isolante.

Les avions de cette époque n'ont pas souvent le clinquant métallique. L'usure du frottement de l'air matait le métal nu. J'ai choisi d'employer le vernis satiné MRP 126 pour rendre cet aspect souvent constaté.

Conclusion : après un long doute sur le résultat final de cette maquette, je suis trés fier de son allure après quelques opérations assez faciles en fin de compte. Evidemment, ce n'est pas un kit à offrir aux débutants à cause des ajustages délicats de certaines zones. Mais tout maquettiste un peu expérimenté peut arriver à ce résultat. Ce modèle est le seul crédible aujourd'hui à l'échelle du 1/72ème. Israël et l'Inde ont exploité ce chasseur comme de nombreux escadrons de l'armée de l'air française. Les décorations et peintures de camouflages sont nombreuses.

Merci au fabricant de nous avoir proposé toutes les versions, même si certains détails ont été omis comme les prises NACA et le siège éjectable des premières séries. Espérons qu'une modification sera apportée à un nouveau moule pour rattraper les quelques erreurs et une meilleure facilité d'assemblage comme le SMB-2 de la même marque par exemple.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Maquette Patrick Bouchenard

 

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