MIG 15 "FAGOT"
2nd Squadron, 5th Fighter Regiment, Pizen-Line AB, fin 1953
Maquette : KP 1/72ème
. L'appareil du Lt Jaroslav Sramek porte une étoile victorieuse pour avoir abattu un F-84 Thunderjet de l'USAF appartenant au 36th FBG, le long de la frontière soviétique le 10 mars 1953. (Maquette KP au 1/72° - décalques Eduard)
MAQUETTE : KP 1/72ème
DECORATION : EDUARD
PEINTURES : Humbrol 27002 Polished aluminium – vernis MRP 127 satiné
DOCUMENTATION : MiG-15 (éditions Publi 4+)
J'ai acquis cette maquette dans les années 90, une époque où le MiG 15 était très peu représenté à cette échelle. Airfix l'affichait dans son catalogue mais je ne l'ai jamais eu en main. La marque Dragon nous a gratifié d'une maquette finement gravée et bien détaillée, un peu trop d'ailleurs avec un rivetage couvrant l'ensemble du modèle alors qu'il n'y a pas plus lisse qu'un Fagot. Mais le pire sont les erreurs grossières des formes de l'avion, à se demander sur quel plan a travaillé le concepteur du kit. Bref, un modèle à oublier très vite !
KP nous gratifie d'une maquette assez basique mais dotée d'un cockpit complet, d'une entrée d'air et d'une tuyère convaincantes à cette échelle. Des options d'armement et deux propulseurs fusées sont également proposés mais j'ai voulu resté simpliste en n'utilisant que les réservoirs supplémentaires. La planche de décalques est inutilisable à cause d'un manque de densité de la peinture et un vernis beaucoup trop jauni.
Le montage s'apparente à du « short run ». Les difficultés sont multiples mais pas insurmontables pour un maquettiste un temps soit peu soigné. Le premier travail fut de regraver l'ensemble de la maquette. Le plastique est plutôt dur et de couleur blanche, ce qui complique un peu l'affaire. La colle cyano m'a servi à reprendre les dérapages inévitables sur ce genre de surface. Un affûtage de la pointe à graver a été nécessaire à plusieurs reprises.
Le cockpit a reçu le minimum syndical puisque il sera fermé. L'ajustement de la cabine intérieure est un peu délicate et demande quelques essais à blanc avant de refermer le fuselage. Un coussin en milliput sur la partie assise et le brelage complet en feuille aluminium ont étoffé un peu le cockpit. Le plus gros travail reste le ponçage de la verrière dont la surface présente des vagues disgracieuses. La difficulté fut de ne pas effacer le relief des montants qui serviront de guide pour la peinture. Une longue séance de polish a été nécessaire pour donner un résultat acceptable. La photo montre encore le défaut dû au grossisement de l'objectif mais en réalité, il est beaucoup moins visible et surtout n'attire pas le regard.
Le fuselage collé, j'ai rattrapé un manque de matière important qui affectait le haut de la dérive sur un demi-fuselage. Preuve de l'ancienneté du moule en plus des nombreuses bavures de plastiques qu'il faut éliminer en préparation. Mastique et ponçage ont permis de rattraper la forme sauf que j'ai oublié de regraver l'articulation de la gouverne !!. Il faut dire que le ponçage prend un temps infini sur l'ensemble de la maquette pour reprendre tous les défauts d'ajustement des différentes parties du fuselage et des ailes. J'ai beaucoup utilisé de mastic pour les grosses crevasses et de la colle cyano pour la finition. Cette dernière autorise une regravure sans problème d'effritement. Au fur et à mesure des opérations de ponçage, la maquette commence à montrer un Fagot juste de formes. Le passage en peinture ne fait que confirmer cette impression.
Pour la première fois, j'ai voulu tester la marque ALCLAD. J'ai passé une première couche de noir brillant Tamiya pour ensuite vaporiser un aluminium poli. Après plusieurs couches successives, le noir transparaissait toujours. Je me suis retourné vers la peinture que j'utilise toujours, le « polished aluminium » de la marque Humbrol dont la densité est bien meilleure à mon goût. Est-ce un problème de mauvais vieillissement des pigments aluminium ?? Je referais un essai avec un pot plus récent prochainement. J'ai voulu peindre quelques panneaux dans une teinte plus foncée comme les aérofreins par exemple. J'ai à nouveau utilisé une teinte Alclad en ma possesion avec un rendu satisfaisant. Seulement voilà, quand j'ai ôté les masques, quelques morceaux de peinture ont suivi avec l'opération. Décidément je ne maîtrise pas le processus de cette marque pourtant si réputée dans le milieu ! Le ponçage de la surface métallisée m'a réservé quelques douloureuses surprises. Malgré un ponçage progressif, un lustrage à la pâte à polir et une observation à la lumière rasante, une marque en creux est apparu après la reprise en peinture. J'ai été obligé d'agrandir la surface de ponçage, un passage d'apprêt (Primeur Tamiya) et un ponçage à fleur de peau pour retrouver une surface enfin uniforme.
Côté finition, j'ai remplacé les canons les plus fins par des morceaux de seringue, limé le gros canon pour plus de netteté et au passage je l'ai percé pour plus de réalisme. Il serait préférable de le remplacer également mais je ne possédais rien de son diamètre. Il a fallu renforcer comme d'habitude la fixation des trains d'atterrisage principaux et le mât d'antenne dorsal avec de la corde métallique à guitare, ce qui m'a valu un nouvel écueil. J'ai percé l'intrados des ailes avec mille précautions pour recevoir le bout métallique dépassant des fûts des trains et obtenir ainsi une meilleure fixation. Seulement l'épaisseur de l'aile est si fine que j'ai réussi à transpercer la surface extrados des ailes au moment de la fixation des trains. Oh de très très peu, mais suffisant pour voir apparaître des petites bosses. Opération sauvetage alors que peinture et déco étaient déjà réalisées. Finalement la première séance de rattrapage de peinture m'a bien servi pour éviter la même erreur. Dernière touche avant la séance photo, la mise en place de l'antenne filaire fabriquée en plastique étiré. Un coup de forêt 0,3mm sur le haut de la dérive avec insertion d'un bout du fil plastique collé à la cyano. Perçage et insertion d'un morceau d'aiguille métallique sur le fuselage avant de coller le fil plastique sans trop le tendre pour ne pas le rompre. La tension de ce dernier s'effectue avec une source de chaleur genre fer à souder. Il suffit d'approcher l'outil chaud le long du fil et le plastique se rétracte comme par magie. Un coup de peinture noir anthracite sans trop appuyer avec le pinceau et le tour est joué. Trois petites gouttes de colle blanche représentent les isolateurs blancs.
La décoration du modèle était tout autre à l'origine du projet. Mais la planche de décalques que je possédais ne proposait que des 15Bis à ma grande surprise. Après recherches, je me suis aperçu qu'il n'y avait pas beaucoup de propositions pour un MiG 15. Dans le projet de monter d'autres versions de Fagot, j'ai acheté la boîte Dual Combo Eduard qui proposait entre autres un joli Fagot tchèque célèbre pour avoir abattu un Thunderjet durant la guerre froide. Cà ne rigolait pas à l'époque ! La pose des décalques est très agréable et réagit bien à l'assouplissant Microsol. Auparavant j'ai verni l'ensemble de la maquette avec du Klir. J'ai testé un nouveau vernis qui m'a donné entière satisfaction sur le FJ-4 Fury. Il s'agit du vernis satiné MRP 126. Il casse suffisament le brillant métallique qui ne correspond pas aux avions opérationnels en service depuis quelques années. Attention car cette peinture emploie un diluant très costaud qui a dissoud la peinture des réservoirs supplémentaires non protégés par une couche de Klir.Tant pis ils resteront en l'état !
Au final, une maquette sympa qui m'a permis de retrouver les joies du maquettisme : ponçage, collage au plus précis, masticage en tout genre, sueurs froides et découragements. C'est toujours de l'acquis pour plus tard ! Il faut reconnaître que malgré son âge, cette maquette présente bien pour une dizaine de francs à l'époque.
Maquette Patrick Bouchenard
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