Douglas F4D-1 Skyray

Tamiya 1/72e

Je vous propose ce montage de Douglas F4D-1 Skyray au 1/72e Tamiya. Il s’agit d’un montage quasiment « from the box » avec très peu de modifications tant la base tamiya est juste et détaillée.

Il est vrai qu’à la base il s’agit d’une réduction au 1/72e de la maquette de la même marque au 1/48e , avec juste quelques simplifications (on en reparlera).

L’avion

Le Douglas F4D Skyray était un chasseur-intercepteur supersonique embarqué sur porte-avions.

Il est resté en service assez peu de temps, au moment où les avions évoluaient rapidement. De fait de sa courte carrière il n’a pas été engagé au combat, ni en Corée ni au Vietnam.

Il a toutefois gardé la réputation d’un avion réussi, le premier avion embarqué américain capable de passer le mur du son en pallier moins vicieux que le Vought F7U Cutlass quasi contemporain.

La maquette

Le Skyray a été produit au 1/72e principalement par deux fabricants : Airfix qui a longtemps constitué une bonne base sérieuse puis Tamiya.

La maquette Tamiya constitue une excellente base moderne. C’est finalement une des rares incursion de Tamiya dans le domaine des jets militaires au 1/72e (l’autre maquette venant à l’esprit étant leur excellent F-16).

Les lignes de structures sont en creux, nette, le plastique est l’habituel plastique gris clair, assez dur, commun aux marques japonaises.

Les pièces sont très précises dans leur moulage, les ajustements le sont autant. Le F4D N’ayant pas connu de déclinaison de versions, la maquette est simple, sans découpes compliquées. Une caractéristique de la marque Tamiya est de produire des maquettes aussi complètes que précises et simples, sans ajustements compliqués. Cette maquette peu sans arrière-pensée être proposée à un débutant.

En réduisant son Skyray du 1/48e au 1/72e, Tamiya a « commit » deux simplifications qui peuvent paraître regrettables :

• La suppression des slats (becs de bord d’attaque des ailes) en tant que pièces séparées : comme beaucoup d’avion Douglas de l’époque (Skyhawk, Skywarriors…) les slats étaient mus aérodynamiquement et « tombaient » systématiquement en position basse au parking (Fujimi fait donc mieux que Tamiya sur ses maquettes de A-4, Hasegawa ne fait pas mieux sur ses pourtant réussies maquettes de A-3).

• La suppression des pièces séparées représentant les volets de bord de fuite, très souvent braqués à cabrer sur les avions au sol. Il parait que ces volets très pointus étaient dangereux pour les équipages au sol. Ce ne seraient pas pour des raisons techniques que pour des raisons de sécurité qu’ils sont braqués sur 90% des photos disponibles.

Le montage

Le montage est extrêmement simple et il suffit de suivre la notice de montage. Il n’y a aucun pièce ou ajustement spécifique à prévoir.

Comme à l’accoutumée sur ce genre de montage je commence par peindre toutes les trappes, logements de trains, trains d’atterrissage, jantes en blanc. Des jus de peinture grise ou sepia sont appliqués. Les tranches de trappes de trains, rouges comme sur beaucoup d’avion de l’US NAVY/MARINES sont tracées au feutre indélébile.

Les jambes de train ont été détaillées avec du fil métallique pour représenter les diverses canalisations et câbles.

Le cockpit est, lui, peint en gris moyen FS26231. Sur cette maquette, et c’est très rare pour ce qui me concerne, aucune pièce d’accessoire, ni photodécoupe ni résine, n’a été utilisée (ah si, pardon, les ceintures de sécurité sur le sièges).

Les détails de cockpit ont été peints en noir mat (ou gris très foncé) sur certaines consoles et cadrans d’instruments.

Les instruments eux-mêmes ont été peints au pinceau 3 poils en noir brillant. Le tout a été ensuite enrichi avec des détails en blanc, gris clair soit peints, soit brossés à sec (drybrushing) puis agrémenté de détails en jaune ou en rouge pour certains boutons ou commutateurs. La peinture est facilitée par le fait que les détails du cockpit sont en relief.

Une fois toute cette peinture initiale terminée, un jus très fluide sépia (le noir marque trop !) passé rapidement dans le cockpit donne du volume et de la patine à l’ensemble.

Une fois le cockpit terminé, la pointe avant du fuselage peut rapidement être fermée, après qu’un plomb a pu être ajouté dans le nez pour garantir que l’avion, une fois fini, repose bien sur ses trois roues.

C’est à ce stade que j’ai pesté contre la simplification Tamiya sur sa maquette au 1/72e. Intervient ici une petite chirurgie au niveau des becs de bord d’attaque. Comme expliqué plus tôt, ils sont systématiquement sortis sur un Skyray au parking. La découpe des slats est soigneusement effectuée afin de pouvoir réutiliser les pièces (et penser à découper la petite partie des slats qui déborde à l’intrados également. Ces pièces découpées sont affinées, jointes et mises de cotées. Cette découpe laisse un trou béant à l’avant de l’aile, trou qu’il faut combler. Disposant d’une boite à rabiot importante j’ai découpé dans deux ailes de maquettes les profils aérodynamiques dont j’ai besoin pour les ailes de mon Skyray.

Après avoir envisagé la découpe des volets sur le bord de fuite, j’ai renoncé à cette opération :

• Après de longues recherches j’ai trouvé quelques assez rares photos de F4D-1 au sol avec les volets au neutre.

• Cette opération, quoique réalisable, est plus complexe que prévu. En effet la découpe impacterait non seulement l’aile mais surtout elle créerait des découpes à l’arrière et sur les côtés du fuselage et celui-ci nécessiterait d’être reconstruit avec force carte plastique dans cette zone.

A partir de cette modification le montage est très rapide du fait de la simplicité de la maquette et du nombre réduit de pièces et du savoir-faire remarquable de Tamiya en matière de qualité d’ajustement des pièces.

La peinture

Elle est simple et sans surprise

C’est le traditionnel gris mouette et blanc qui a dominé sur les avions marins américains entre le milieu des années 1950 et la fin des années 1970. Ces couleurs sont disponibles dans toutes les gammes de peinture. Les bords d’attaques des ailes sont alu, les entrées d’air nécessite une mise en peinture rouge pour représenter la zone de danger.

Les décalques sont posés rapidement, dès que la peinture de base a été réalisée. La décoration est issue d’une planche Cutting Edge ref CED72091 (intitulée F4D-1 Skyray part 3). C’est une des assez rares planches de décalques pour les Skyray, l’avion n’étant pas très courant. J’ai choisi un avion de la VF-141 “Iron Angels”. Cette décoration n’est pas la décoration standard de la VF-141 et n’a été utilisée que pendant une période très courte quand l’unité fut rattachée au Carrier Air Group 14 vers la fin de l’année 1958.

Une fois les décalques mis en place, le vieillissement peut commencer. Jus sépia dans les lignes de structure, reprise sur certaines zones de la peinture de base en tonalités très légèrement différentes. Il faut être discret sur la patine d’un Skyray, les avions étaient assez bien entretenus, ont eu une vie opérationnelle assez courte : rien à voir donc avec ce que l’on peut voir depuis sur les avions de l’US NAVY.

Les décalques des zones de marches, d’un gris trop clair, trop beige et trop homogène sont vieillis en vaporisant des nuages très légers de gris de tonalités différentes.

Les tous petits détails finaux peuvent être ajoutés à ce point, les différents feux peints en couleurs réglementaires : une fois tout ceci achevé la maquette peut être placée sur une étagère et laisser sa place sur l’établi à un nouveau projet.

Maquette Eric Bade

Fanakit | Montage