Fanakit | Montages | Tornado ECR Italeri  1/72ème

Titre

 

TORNADO ECR

ITALERI 1/72

Retroussons nos manches

 

Pour terminer ce triptyque consacré aux Tornados italiens , jetons un coup d'œil au modèle proposé par le fabriquant transalpin. Après deux maquettes REVELL , le choc est rude mais dans notre hobby , comme je le dis toujours , ce n'est qu'une histoire de temps et de plastique. Globalement l'aspect est un peu lourd , la gravure en creux légèrement trop prononcée , incomplète et parfois fantaisiste. Ce modèle est toutefois intéressant à plus d'un titre , ne serait-ce que pour l'éventail des décorations proposées , et des charges externes correspondantes. Après un Tornado couleur sable , un autre au camouflage classique gris et vert avec ouverture de quelques soutes électroniques , le but de ce montage sera de réaliser une machine toute grise à l'atterrissage , avec les modifications qui en découlent au niveau des trains , des ailes et des reverse réacteurs. La documentation utilisée ne change pas , vous trouverez aussi beaucoup de photos pleines d'intérêt sur le net. Bon , on y va?

 
                Le montage débute classiquement par le poste de pilotage. Cette cabine , en dépit du fait de la présence de l'équipage à bord et de la fermeture de la verrière , qui limiteront la vue à l'intérieur , doit être complétée : cloison entre les postes avant et arrière , consoles à agrandir ( surtout à l'arrière ) et manche radar à ajouter pour le navigateur/bombardier. Quant aux planches de bord , elles n'ont qu'une vague ressemblance avec la réalité. Passe encore pour l'avant , mais il faut intervenir sur l'arrière , principalement en remplaçant les deux écrans supérieurs , qui sont carrés et non ronds sur le vrai avion! ( détail extrêmement visible même verrière fermée ). L'instrumentation en relief sera mise en valeur par brossage , y compris sur les banquettes latérales.
                Point faible de toute maquette , les sièges éjectables ( quand aurons nous enfin des pièces correctes? ). Puisque on va installer des pilotes , pas la peine d'investir dans des sièges en résine dont les détails des harnais ne seront pas utiles. Ayant déjà utilisé ces modèles pour les deux précédents Tornados , j'ai à ma disposition des sièges REVELL , intermédiaires au niveau des détails mais tout à fait réalistes avec un pilote dessus. Ces sièges seront traités à part , ainsi que l'équipage.
                Précaution toujours utile avant de fermer un fuselage , un montage à blanc qui fait apparaître que le plancher cabine est plutôt bas. Il faudra surélever les sièges de 2 ou 3 mm à la pose.

                L'étape 2 de la notice concerne les ailes , on l'ignore pour le moment. Evidemment on collera définitivement les pylônes des charges externes en fonction de la position des voilures , étant donné que ces dernières ne seront pas mobiles sur la maquette. Nous verrons cela plus tard.

                Le fond de chaque entrée d'air sera découpé et un mini conduit confectionné en carte plastique pour donner un peu de profondeur. Du coup l'étape 3 se résumera à fermer le fuselage sans utiliser les pièces 20B et 21B , en prenant soin de couper à moitié les tétons des pièces 11A et 11B pour encliqueter les ailes après peinture. Les stabilos arrières seront collés individuellement aussi à la fin. Les parties arrières destinées à recevoir les tuyères seront aussi découpées avant fermeture du fuselage en vue de représenter les reverses en action. Par sécurité je rajoute toujours aussi un petit lest dans le nez.

                En complément , toujours concernant les entrées d'air , les pièces 29B et 27B ont des trous à boucher et les pièces 28B/26B présentent un très disgracieux bourrelet à l'intérieur , qu'il faudra poncer. L'assemblage de ces deux ensembles avec le fuselage va donner lieu à une bonne séance de masticage/ponçage à l'extérieur , et l'adjonction d'un pan incliné en carte plastique à l'intérieur pour rattraper le conduit préalablement réalisé. Toujours dans l'étape 4 , après assemblage des deux demi dérives , il faudra combler le joint qui prolonge le gouvernail jusqu'en haut de cette dérive. Le viseur HUD sera amélioré ( vitre et montants latéraux ) et la casquette du tableau de bord complétée par quelques câbles et équipements . Une fois cette partie peinte en noir et brossée à sec , on pourra coller le pare brise. 

                Avec l'étape 5 on en arrive aux trains d'atterrissage ( les AF sont collés fermés ). Un Tornado qui se pose court avec reverse possède une silhouette très caractéristique " debout sur les pattes arrières". En conséquence : les compas des trois trains seront sacrifiés , l'amortisseur avant éliminé avec le diabolo recollé ( train comprimé à fond) sur la pièce 38B , les amortisseurs des trains principaux remplacés par des tiges de plastique plus longues ( bien veiller à ajuster à la même longueur ) et les axes de roues recollés au bout , de nouveaux compas ajoutés (récupérés sur des chutes de planches en photo découpe )  , ainsi que quelques câblages. Les roues sont peintes à part et ne seront collées qu'après peinture , pneus avant écrasés bien sûr. Les trappes sont globalement un peu épaisses mais leurs formes compliquées rendent un affinage difficile. Comme d'habitude je fixe trains et trappes avant peinture.
                Toujours dans cette étape 5 de la notice , l'antenne inférieure 88A est à avancer d'un cadre sur la maquette , elle doit être plus près du radôme , et doit être rectangulaire. Elle ne sera de toutes façons collée qu'à la fin , au même titre que les autres antennes et le tube Pitot. Le montage du fuselage se termine par l'ajout de la perche de ravitaillement en vol fermée ( récupérée sur les restes des maquettes REVELL ) et des 3 pylônes principaux en dessous.

                Retour à l'étape 4 , où nous allons fermer le cockpit. Comme nous l'avions remarqué , chaque siège éjectable est surélevé de 2 bons mm ( voir les photos de l'avion réel ) , puis les pilotes sont peints et collés dessus, il suffit juste de rajouter les sangles de maintien entre les épaules et les sièges. Une fois ces derniers en place , fermer la verrière. ( Tiens , on se rend compte à ce moment là que la maquette n'est pas conçue pour représenter l'avion verrière ouverte , bon à savoir quand on a , comme moi , encore 2 Tornados ITALERI à faire)

                Retour à l'étape 2 avec le gros chantier qui nous attend sur les voilures. Là aussi , la documentation s'avère primordiale et il faudra trouver des clichés concernant les volets et les becs de bords d'attaque. A partir de ceux-ci et également des ailes de la maquette REVELL pour les dimensions , les volets sont découpés sur les pièces 17A et 19A , on se retrouve avec 3 pointes de 2mm d'épaisseur. La largeur des volets est plus importante à l'intrados , il faut maintenant désépaissir à cet endroit jusqu'à disparition de la "marche" restante après notre découpe , tout en conservant bien sûr les pointes.
                Au niveau des becs , ceux-ci sont découpés sur les pièces 17A et 19A , mais attention , la gravure ITALERI les a représentés 1 à 2 mm trop larges. Un bec de bord d'attaque doit en fait rentrer dans un logement , et avec notre découpe , il y a un grand vide à la place! Après quelque réflexion , j'ai recollé le bec découpé au même endroit , mais en le faisant dépasser en dessous. J'obtins ainsi un logement plein aux dimensions du bec ,  et ce qui dépasse à l'intrados sera poncé , le tour est joué!
                Les nouveaux volets sont fabriqués eux aussi en carte plastique. Une nouvelle question: plusieurs volets ( 4 par ailes ) avec les difficultés d'alignement qui en résultent  , ou une seule pièce avec les joints entre les 4 parties dessinés en trompe l'œil ? Décision immédiate : une seule pièce.  L'architecture interne des volets est un peu compliquée et ce sont 4 autres pièces en carte plastique ( on peut aussi utiliser du bristol , plus facile à trouver ) qu'il faudra rajouter à cet endroit. Dans ce même matériau on découpera de même les nouveaux becs.

                Les tuyères devant être modifiées à part , il faut maintenant préparer les sous ensembles principaux ( fuselage , voilures et stabilisateurs ) en vue de la peinture. Un masquage de la verrière est réalisé ( scotch Tamiya par exemple ) ainsi que des entrées d'air , le tube Pitot est mis en place au bout du radôme et le joint soigneusement escamoté par ponçage. Etant de la même teinte que l'avion , le bidon ventral est collé à ce stade aussi. Il suffira dès lors de faire attention lors des manipulations de la maquette. Compte tenu de la décoration choisie , l'ensemble reçoit donc deux couches de gris ( Tamiya XF54   avec 30% de blanc environ ) avec une reprise éventuelle par ponçage des petites irrégularités de surface entre les deux. Après séchage , toutes les lignes de structure sont reprises à la petite pointe graphite , en suivant les lignes en creux existantes ou en redessinant directement sur l'avion pour tout ce qui a pu disparaître ( notamment sur tout l'avant de l'appareil ). 
                Suivent ensuite les opérations de peinture des trains , des trappes et des logements ( 2 ou 3 couches de blanc) et des antennes intégrées à l'appareil ( principalement du noir ) , des autres détails comme le bout de la perche de ravitaillement. La phase de peinture terminée , deux couches de vernis brillant viennent lisser la surface de la maquette avant de poser les décalcomanies.

                ITALERI propose une planche correcte , tant au niveau des motifs principaux que du strict minimum des divers marquages qui parsèment un avion. Parmi les choix de décorations il y a un appareil italien du 50° Stormo / 155° Gruppo , mais la planche Tauro Model va nous permettre de représenter une variante grise de camouflage , plus récente. Après consultation sur Internet il apparaît que quelques appareils de cette unité se sont vus orner d'une belle gueule de requin noire et blanche. L'idée était là , il ne restait plus qu'à la concrétiser.
                Ainsi , ce sont environ 200 décalques divers qui ont été posés sur la maquette , une épreuve de patience , surtout avec certains vraiment minuscules. J'avoue ici ne pas avoir entièrement utilisé tous les motifs proposés par Tauro , la taille de certains et le temps de pose ( environ 12 à 15 par heure ) ont eu raison de ma patience! Quant à la gueule de requin , j'ai dû me rapprocher le plus possible du modèle , à partir de la boîte à rabiot , n'ayant pas le motif exact, ce qui est allé jusqu'à la pose de dents une à une.

                Bien mal m'a pris de ne pas vernir immédiatement tout cela en satiné avant d'assembler définitivement les sous ensembles de la maquette. Quelques uns des décalques ont ainsi subi quelques dommages , habilement camouflés par la suite. Bref , j'ai donc remonté ailes , stabilisateurs , pylônes et charges externes. A ce sujet , pas de pitié avec les pylônes ITALERI , ils ne ressemblent à rien et sont allés directement à la poubelle , remplacés par des pièces REVELL. Pour changer un peu des configurations habituelles , j'ai installé les missiles HARM en points principaux voilures , en fabriquant l'adaptateur missile-pylône à partir de pylônes d'emport de missiles russes sous SU 27. Les points externes ont reçu chacun un pod BOZ. Là aussi les pods ITALERI ne sont pas fidèles , surtout à l'arrière , mais sont restés ainsi faute de remplaçants. Finalement j'ai vernis en satiné.
                Il ne restait plus qu'à démasquer la verrière , à gratter au cure-dents les quelques coulures en surface ( c'est incroyable , çà ne raye pas le plastique transparent! ) , allez savoir pourquoi , on a beau masquer avec précautions , çà arrive toujours à passer dessous! Puis les antennes , sous l'avant du fuselage , les sondes incidence latérales ainsi que les sondes de pression sur les côtés , la grande antenne radio sur le dos , la petite à la base de la dérive et celle du haut de dérive à l'arrière.
                Ultime travail avec les tuyères. Elles sont percées et montées sur un conduit d'éjection fabriqué en papier bristol. Ces deux ensembles s'insèrent dans le fuselage et sont complétés par les 4 volets de reverse ( réalisés à partir d'une feuille d'étain récupérée sur une bouteille ). Chaque volet est relié à la tuyère par deux vérins. Le tout est peint en « gun métal »  et en alu , un jus de noir dilué va le mettre en valeur.
                Les dernières salissures , peinture à l'huile brossée , se concentrent sur la base de la dérive ( retours classiques des gaz d'éjection en reverse ) et sur l'appareil au niveau des zones de marche ( dos , ailes et dessus des entrées d'air ).

                Pour conclure , disons que ce modèle supporte mal la comparaison avec la concurrence , car le Tornado REVELL est pratiquement au même prix pour une qualité très supérieure ( LE Tornado au 1/72). Sans apporter toutes les modifications sur lesquelles je me suis penché , elle reste une occasion pour un amateur de monter un jet moderne. La solution avec ce type de kit , c'est de tout miser sur la décoration , de la couleur qui détourne l'attention des détails insuffisants ( par exemple mes deux prochains Tornados ITALERI seront d'une part le spécial Boelcke bleu aux étoiles blanches et d'autre part un nouvel ECR allemand tigré).  Par contre le « plus »indiscutable réside dans la panoplie de charges externes proposée , missiles et pods , qui trouvent toujours une utilité un jour ou l'autre.

 

Maquette Laurent Moreno  

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