Vis à vis d'un appareil formant
encore l'ossature de la Bundesluftwaffe , REVELL avait un défi à relever :
remplacer tous les modèles existant à cette échelle. Mission accomplie avec
cette très belle maquette , déclinée en plusieurs boîtes aux décorations
attrayantes. On pourra toutefois regretter l'absence de décorations
alternatives non allemandes , et attention au modèle saoudien , ce n'est pas du
tout ma même maquette à l'intérieur de la boîte , la qualité est bien moindre.
Pour ma part je suis déçu de ne pas trouver la possibilité de représenter
l'avion becs et volets baissés , ce qui aurait vraiment été la cerise sur le
gâteau.
Dès l'ouverture on découvre du
grand REVELL , avec les grappes emballées séparément , une immense planche de
décalcomanies et une notice qui se rapproche du livre. La gravure en creux avec
ses rivets est superbe , bref une fort belle impression.
Le sujet est abondamment couvert
par la presse spécialisée , aussi le choix devra se faire en fonction du sujet
à représenter. Au titre des généralités le REPLIC n°15 propose un photoscope intéressant ; les n° 30 et 32 de
World Air Power Journal détaillent les différents utilisateurs et les versions
de l'avion et le n° 227 de Air Fan comprend un reportage sur les Tornado
italiens , car grâce à la planche de décalcomanies Tauro Model j'ai choisi de
réaliser un appareil du 6ième Stormo de Ghedi , les Diavoli Rossi ,
avec un camouflage sable.
L'habitacle en 7 pièces est
complet et les sièges pour une fois honorables. Avec quelques petits ajouts
comme de nouvelles sangles , taillées dans cette matière intéressante qui
recouvre le goulot des bouteilles de
mousseux ou de champagne , l'illusion sera parfaite pour l'échelle. Ayant une
petite réserve de sièges en résine , j'en ai prélevé deux sur lesquels seul un
travail de peinture sera nécessaire. On pourra ne les installer qu'à la fin. La
planche de bord et les banquettes voient leurs détails figurés en léger relief
( un peu trop léger pour un résultat optimal en brossage à sec ) mais des
décalcomanies sont aussi prévues ( poncez les pièces en question avant de poser
les décalques ).
Les étapes 8 et 9 de la notice
concernent les voilures. Même avec ses ailes déployées au maximum , les becs et
les volets ne sont pas forcément baissés d'après les photos. Tant mieux car
comme je l'ai dit cette option n'est pas prévue par REVELL. Un ensemble d'ailes
aux gouvernes séparées était sorti il y a quelques années , destiné au modèle
HASEGAWA , mais il doit être introuvable ou fort cher. Simplicité donc , les ailes seront rentrées. Sur un Tornado ,
les pylônes d'emport sous voilures pivotent en même temps que ces dernières
pour , bien évidemment , conserver les charges externes dans l'axe de l'avion.
On peut faire çà sur la maquette mais pour ma part j'ai ignoré cette option.
Ces charges externes concernent des versions allemandes. J'ai prévu deux bidons
, deux missiles Sidewinders et un pod de
contre mesures électroniques BOZ issus de la boîte. Pour la version italienne
j'ai prélevé un second pod BOZ dans une autre boîte de Tornado ainsi que trois
bombes Mk83 dans ma boîte à rabiot. Pour faciliter la peinture générale ,
chaque emport est déjà collé à son pylône ( sauf les bombes sous fuselage ) ,
ils seront peints à part et collés à la fin.
Les ailes doivent être collées au
fuselage aux étapes 12 et 13. Nouvelle option ludique avec une géométrie
variable fonctionnelle et un assemblage équivalent pour les stabilisateurs
arrières. Moi , j'aime pas ce qui bouge , sinon j'aurais fait du modélisme! Le
problème est de pouvoir mettre en place les ailes après montage du bloc central
de fuselage. Il suffit en fait de couper à moitié le tenon inférieur ( sur la
pièce 34 ) et chaque aile viendra s'encliqueter à son emplacement. Chaque
stabilisateur arrière pourra être mis en place séparément moyennant l'ablation
de l'extrémité destinée à être collée sur la pièce 29. Ceci permettra de bien
traiter le joint entre les demi fuselages à cet endroit. Le bloc arrière peut
être rajouté. Les deux tuyères , au dégrappage délicat , vont également
constituer un sous ensemble traité à part et assemblé après peinture. Une fois
l'étape 17 terminée on commence à avoir une bonne idée du résultat ( le
gouvernail me paraît un poil épais ). Tous les joints peuvent être mastiqués et
poncés. Un point toujours délicat à représenter est le soufflet de fuselage
dans lequel l'aile vient se replier. Si on choisit cette option pas de souci.
Par contre si vous désirez représenter l'aile totalement déployée , ces deux
fentes sont pratiquement bouchées et il faudra modifier les pièces 37 et 38 de
la maquette.
Tout allait bien dans le meilleur
des mondes , jusqu'au montage des entrées d'air. Tout d'abord le positionnement
des pièces 54 n'est vraiment pas explicite au vu de la notice. Une fois les
ensembles d'entrées d'air posés sur le fuselage , un décalage important
apparaît sur le côté et en dessous ( au dessus c'est normal , il y a une sortie
d'air ) , à tel point que j'ai du ajouter de la carte plastique pour rattraper
la "marche". Les feux 77 et 70 seront rajoutés après peinture. Les
logements des aérofreins sont détaillés et méritent une représentation tout
ouvert ( que je réserve à un prochain Tornado ). Si vous ouvrez tout il vaudra
mieux coller les aérofreins après peinture aussi , car ils risquent de gêner
vis à vis de la dérive. Le gros œuvre terminé , ponçage général au papier
abrasif très fin et passage sous l'eau pour éliminer toute trace de
poussière.
La mise en place des trains
principaux va donner lieu à une bonne séance de brainstorming. A la décharge de
REVELL , cet appareil possède des trains complexes qui ont dû être représentés
en 3 parties , aux orientations différentes. Avec confiance j'ai donc abordé
l'étape 28 de la notice en préparant les pièces 63 , 64 et 65. Mais un montage
à blanc me laissait perplexe. En effet en me conformant au dessin , je me
retrouvai avec la roue du mauvais côté de la jambe de train ! Intrigué , je me
lançai alors dans l'étape 33 , avec le même résultat. Le problème fut résolu en
inversant les pièces 63 et 71 entre les étapes 28 et 33. Soit je n'y ai rien
compris soit il y a bien un souci ! ( renseignement pris , j'ai trouvé
quelqu'un à qui ç'est arrivé ) Une fois passé ce problème de représentation
dans l'espace , il restait à coller tout cela. La notice préconise d'assembler
chaque train principal et d'attendre 5 heures avant de coller sur la maquette.
En fait , en utilisant un mélange de super glue et de colle à maquette normale
j'ai effectué en même temps les opérations 28/28/30 puis 32/33/34. Le mélange
permet d'ajuster les pièces avant de
prendre , par contre je laisse toujours sécher au moins 24 heures mes trains
d'atterrissage.
Le viseur tête haute rejoint son
emplacement sur la casquette du tableau de bord ( peinte au préalable ) , ce
qui permet de coller le pare-brise. Puis c'est le tour des différentes antennes
dont certaines sont spécifiques à la version italienne ( voir la doc ). Même
après 30 ans de maquettisme je ne parviens toujours pas à coller une antenne
sur de la peinture sans bavures , voilà
pourquoi j'opte toujours pour cette solution , quitte à rendre les
manipulations très délicates par la suite. Les sondes incidence sont remplacées
par du plastique étiré ( plus fin que les tiges moulées avec l'avant du
fuselage ) . Les sondes de pression ( pièces 79 et 80 ) sont retouchées en ne
conservant que le corps , le tube étant refait lui aussi en étiré. La perche de
ravitaillement en vol qui restera sagement fermée sur ce Tornado. L'habitacle
est alors soigneusement garni de morceaux de mouchoir en papier puis masqué au
scotch Tamiya qui vient prendre appui sur le pare-brise.
Le fuselage et les ailes vont
recevoir tout d'abord une couche d'apprêt en gris neutre , qui fera apparaître
les éventuels petits défauts de surface à corriger. Ces derniers détails réglés
, le dessus de ces ensembles est peint en beige sable FS33448 , la référence UA107 dans la gamme acrylique
LIFECOLOR. Cette peinture est vraiment très agréable à travailler à
l'aérographe. Toutefois la teinte obtenue ne rend pas l'effet jaunâtre visible
sur les quelques photos existantes de Tornado peints ainsi. Peut être une sous
couche de jaune eût été judicieuse…Continuons plutôt par les masques qui
protègeront le beige lors de l'application de l'aluminium mat sur les surfaces
inférieures. Puis ce sera le tour du radôme et de tout ce qui est en noir , de
la bande anti reflet devant le pare brise aux différentes antennes intégrées ou
pas. Les trains d'atterrissage et leurs logements passent en blanc , il est
temps de transformer l'aspect de la bestiole pour passer du jouet à la
maquette.
On commence par un léger trait de
crayon dans toutes les lignes de structure et autour des principaux panneaux
d'accès , fort bien représentés sur la maquette (il y a aussi les rivets mais
le même traitement à la pointe graphite accentuerait trop le vieillissement ,
un jet moderne , même en opérations soutenues , c'est pas un chasseur de la 2ième Guerre Mondiale !). Les creux ( base de l'arête dorsale , de la dérive , entre
les entrées d'air et le fuselage) sont légèrement soulignés à la peinture à
l'huile ocre ( de toutes petites touches brossées immédiatement ). Le système
de reverse des réacteurs projette sur la dérive les gaz brûlés , ce qui
provoque une salissure noire caractéristique du Tornado. Là aussi de la
peinture noire brossée représentera bien ce point particulier , elle sera
éventuellement complétée par l'application de poudre de pastel après le
vernissage final. Un jus de noir dilué est appliqué sur les trains
d'atterrissage , leurs logements , les parois internes des trappes et les
roues. Pour terminer , perception du petit pinceau pour traiter les petits
détails , une antenne jaune par ci , des détecteurs de radar en tan par là ,
des tiges de vérins en alu , les emplacements des feux en blanc ( sous couche
en préalable à la peinture transparente rouge et verte) , etc… Pour vous donner
une idée , ces opérations de vieillissement et peinture détaillée se sont
étalées sur une semaine à raison de deux heures de travail par jour. Le tout
est par une couche de vernis brillant (
Klir ).
La planche Tauro Model 72-571
permet de représenter , entre autres , le Tornado MM7088 du 154°Gruppo /
6°Stormo basé à Ghedi en 1996. Les décalcomanies concernent les codes , les
cocardes et les insignes d'unité. Par contre aucun motif de servitudes n'est
fourni , on nous conseille pour cela d'acquérir le référence 72-512 de la même
marque. Si vous avez acheté la planche 72-571 , pourquoi ne pas réaliser aussi
un beau Tornado ECR italien tout gris ? En effet , pour cela trouvez vous une
maquette d'ECR Italeri , certes moins belle que le modèle Revell , mais qui
comprend tous les motifs nécessaires à votre premier Tornado sable ! C'est la
solution que j'ai retenue , et du coup un troisième Tornado italien , classique
en gris et vert , sera aussi monté !
Les motifs Tauro Model sont
vraiment fins et faciles à poser , avec l'aide des produits assouplissants
habituels. La couleur de fond assez claire permet un détourage réduit au strict
minimum. La différence est nette avec les décalques Italeri qui résistent et
qu'il faut vite fixer au vernis !
Les
manipulations de la maquette
deviennent moins fréquentes et il est temps d'encliqueter et
coller les ailes ,
représentées repliées , avec les ensembles
pylones/charges externes qui ont été
peints pendant le montage. Il en va de même pour les roues (
superbes , le pneu
est déjà écrasé ! ), les tuyères et
les sièges . L'intérieur de la verrière est
détaillé grâce à une intéressante
photo du Air Fan 209 ( avril 96 ). Une couche
de vernis satiné et on peut démasquer le pare brise ,
coller la grande verrière
( Revell fournit aussi la barre de repos parfois montée) et
effectuer d'ultimes
petits ajouts de peinture , comme les feux de position.
En conclusion , voici une fort
belle maquette qui autorise un montage "from the box"de part le souci
des détails représentés ( belle gravure , rivetage , cockpit correctement
détaillé , câblages sur les trains d'atterrissage , pneus écrasés , logements
de trains détaillés , idem pour les aérofreins ). Globalement le montage est
facile , excepté les trains d'atterrissage et les entrées d'air , et les pièces
principales jointent bien, du mastic a tout de même été nécessaire).
Par contre , bien que nous comprenons tous que la logique commerciale imposant
à un fabricant allemand de représenter des appareils nationaux , il est dommage
de ne pas trouver d'autres décorations , anglaises ou italiennes, dans la
boîte. Cela donne envie de pousser un peu plus le travail sur un prochain |