Il y a des
avions comme le Boomerang qui ne laissent pas indifférent. Ce petit chasseur
australien change des sujets incontournables de la seconde guerre mondiale et
Airfix nous permet d'exposer un appareil original ayant participé activement à
la guerre du Pacifique.
A l'ouverture
de la boîte, on voit vite que la tâche ne va pas être simple. Aucun aménagement
intérieur hormis un siège qui ressemble plus à une planchette japonaise et un
pilote ayant une attitude complètement tétanisée. Le moteur présente une base
intéressante à détailler. L'hélice est fine et d'un bloc avec son cône. La
verrière semble trop large ce qui affecte légèrement la forme générale de
l'avion. Les décorations proposées sont attirantes car elles proposent trois
camouflages distincts et un insigne personnel.
Après une
période de découragement, cette maquette m'ayant été offerte par un ami, je me
suis dit que je devais tenter l'expérience pour voir ce que je pouvais en
sortir malgré une documentation limitée au magazine n° 83 de REPLIC.
COCKPIT :
Grâce au photoscope paru dans ce
numéro, j'ai reconstitué quelques détails sur les parois latérales et j'ai
refait un siège avec de la carte plastique ainsi que le plancher inexistant et
le tableau de bord. Un détail typique de cet avion et visible sur toutes les
photos en ma possession est la plaque de blindage dans le dos du pilote.
FUSELAGE :
Après avoir re-gravé en creux
l'ensemble de la maquette, j'ai assemblé les deux demis fuselages. Les cloisons
dorsales ont été peintes en noir mat avant la pose des vitres à la colle
cyanolite servant aussi de mastique. Une fois sèches, j'ai procédé à leur
polissage pour retrouver la transparence du plastique. La méthode employée
consiste en l'utilisation de papier de verre de plus en plus fin de préférence
mouillé et un ponçage circulaire sans appuyer sur la matière. Une fois la
surface mate et uniforme (sans rayure) il suffit de frotter toujours de manière
circulaire avec une pâte à polir (compound ou dentifrice et Mirror) jusqu'à
obtention d'une transparence parfaite. Ensuite le cockpit a été couvert de sa
verrière fixée à la colle liquide. A ce moment précis, on rencontre la grosse
difficulté de ce montage car la pièce transparente ne joint absolument pas au
fuselage. Trop large mais heureusement épaisse, il a fallu combler les
crevasses avec des morceaux de plastiques et poncer énergiquement pour limiter
les écarts. Ensuite, j'ai mastiqué avec deux grains de plus en plus fins pour
faire disparaître le décrochage avec les flancs du fuselage et obtenir une
forme douce.
VOILURE :
L'assemblage des ailes est
relativement fragile car les surfaces de contact entre les demies ailes sont
trop étroites. Lors de la re-gravure, je me suis rendu compte que les phares
d'atterrissage et les canons internes des ailes n'étaient pas reproduits. J'ai
donc foré leurs emplacements. Pour reproduire les optiques, j'ai inséré un
morceau de grappe transparente qui est mis en forme une fois le collage bien
sec. Après polissage, j'ai protégé ces optiques avec de l'adhésif en papier
découpé avec une lame de cutter neuve. La mise en croix est problématique à
cause du manque de précision du moulage des pièces. Il faut toujours garder les
chutes de cartes plastiques qui servent dans ce genre de situation pour combler
les trous. J'insère grossièrement les morceaux arrosés de colle liquide et
ensuite je comble les failles avec de la cyanolite pour obtenir une surface
nette après ponçage. Cette opération demande de la patience car il faut souvent
re-combler d'une seconde couche de mastique. Le résultat dépend totalement du
soin qui vous y apporterez.
CAPOT MOTEUR :
Le moteur est représenté avec
deux pièces simplistes. J'ai ajouté les faisceaux électriques sur les cylindres
les plus visibles. L'ensemble est peint avec des peintures éclaircies par
brossage pour provoquer un certain contraste. Je vous rassure, cette partie est
très peu visible en finale. Encore une fois la jointure du capot avec le
fuselage est médiocre et demande une fois de plus une certaine attention. Je vous
conseille d'aligner le dessus du capot pour bien récupérer la continuité du
conduit de refroidissement cheminant jusqu'au pied du pare-brise.
MONTAGE FINAL :
Les portes des trains
d'atterrissage ont été réduites de moitié par ponçage. Un peu lassé par cette
maquette tout droite sortie du musée, je me suis contenté de monter directement
les pièces de l'intrados pour en finir rapidement.
PEINTURE :
J'ai employé les références
Humbrol proposée par Airfix. Le camouflage a été reproduit par caches en papier
fixés avec de l'adhésif double face. L'ensemble de la maquette a été verni avec
une bonne couche de Klear pour poser les décalcomanies assez fragiles et passer
un jus dans les lignes de structures. Le vernis de finition utilisé est le
vernis mat Xacrylics.
FINITIONS :
Une petite touche de réalisme a
été apportée en créant les feux de positions avec du plastique transparent
fondu à la flamme d'un briquet. Collés à la cyano, il suffit de les colorer
avec des vernis rouge et vert pour les ailes et laissés tel quel pour la dérive
et le dos. La construction se termine par l'antenne radio. J'ai d'abord percé
deux trous (dos & dérive) avec une mèche de 0,3mm. Ensuite j'ai inséré un
bout du fil plastique dans le dos fixé avec une goutte de colle cyano. J'ai réitéré
l'opération pour l'autre extrémité située dans la dérive en tendant le fil sans
forcer pendant le séchage. A ce stade, le fil n'est pas très rectiligne mais
cela n'a aucune importance. Pour obtenir une tension maximum, il suffit
d'approcher un morceau de métal chaud au plus près pour voir le fil se tendre
de lui même.
CONCLUSION :
Seule représentation de ce petit
chasseur au 1/72ème, cette maquette a le mérite d'exister. Le
montage est très délicat par un manque total de précision dans l'ajustement des
pièces. A contrario, c'est le modèle idéal pour s'entraîner à moindre frais au
masticage et redonner un peu de dignité à une maquette au standard complètement
obsolète.