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battle

FAIREY BATTLE
AIRFIX 1/72

               
                 L'histoire débute par hasard avec un copain qui « vient de faire du tri dans son stock », refrain bien connu, et qui a des bricoles à vendre.
-Cà t'intéresse un Battle?
-Bof, tu sais, moi, les avions anglais...
-Cà te changerait de tes Me 109!
-Pourquoi pas, à 2 euros la maquette, même si c'est du AIRFIX de la grande époque, allez, je t'en débarrasse.
                L'histoire se poursuit avec une discusion entre copains et la proposition de remouler des verrières. Quelques pièces sont rapidement sélectionnées, dont celle du Battle, première approche d'amélioration du kit. Le temps passe et finalement les verrières en question se perdent! La maquette, dont la réalisation n'est pas encore d'actualité, repart aux oubliettes.
                6 ans plus tard, son tour arrive et il est temps de se plonger dans la documentation. L'appareil a été monté au 1/48 dans le REPLIC n° 102 (février 2000). J'ai également retrouvé une étude de la maquette AIRFIX dans un ancien Fana de l'Aviation à la couverture orange bien connue. L'article en question nous apprend que le nez est trop court de 4 mm, le profil dérive inexact, l'habitacle mal positionné à 4 mm trop en arrière, les extrémités d'ailes trop pointues ainsi que les plans fixes, les roues, les trains et la verrière inutilisables!

                Résumons, nous avons en main une maquette de 1968  (mon âge!), sans verrière, où pratiquement tout est à refaire, qui ne nous a rien coûté, qui traite d'un appareil ne rentrant pas dans nos centres d'intérêt. Vous la jetez, non? Un peu trop facile peut être. Mais que faire d'un tel kit dont les travaux d'amélioration entraîneraient une destruction préalable quasi complète? La réponse se trouve à la fois dans l'histoire de ces pauvres avions qui se sont fait pour la plupart étriller en 1940 lors de missions héroïques, et dans la question elle même: un diorama d'avion crashé, dont les dégâts masqueront les insuffisances de la maquette d'origine.
              Ainsi, l'objectif est de représenter un Battle belge abattu en 1940, ayant fait un atterrissage forcé en milieu boisé. Il a subi d'importants dégâts dûs au feu après le crash, il porte les traces de nombreux impacts, des gouvernes endommagées et l'aile gauche a été arrachée en heurtant un arbre. La scène sera complétée par le passage d'un blindé allemand de reconnaissance et de parachutistes. La présence des sépultures récentes de l'équipage qui, hélàs, n'a pas survécu, rajouteront une touche d'intensité au tableau général.

 

                L'idée était trouvée, il ne restait qu'à la mettre en pratique. Tel Moïse sauvé des eaux, le Battle rentre en chantier.             Dans un premier temps, la partie arrière de chaque demi-fuselage est découpée à environ 6,5 cm de l'extrémité, ceci de façon irrégulière. Le gouvernail et les gouvernes arrières sont séparés et assemblés à part. La base du gouvernail et une partie de gouverne sont découpées, la structure interne est alors reproduite en carte plastique fine. De la décalcomanie (tirée de la boîte à rabiot, peu importe le motif) est appliquée par dessus, puis enduite de vernis ou de peinture. On retrouve ainsi gouvernail et gouverne pleins.
Une fois tout cela bien sec, ce revêtement est endommagé avec une aiguille, on reproduit ainsi des dégâts sur l'entoilage.
                L'étape suivante nous fait assembler/mastiquer/poncer les deux parties de la queue préalablement découpées, ce qui nous permet d'atténuer aussi la gravure en relief. La même opération est répétée avec les plans fixes. Sur ces derniers viennent se retrouver les gouvernes, l'une déboîtée de son logement lors de l'écrasement, l'autre endommagée par nos soins. On peut aussi ajouter à ce stade le gouvernail et la roulette de queue.
                Après un vigoureux ponçage intérieur (diminution de l'épaisseur du fuselage à l'endroit de la coupure), la structure interne de la queue est réalisée en plastique étiré (fixation au trichlo). Sur cette structure, les dégâts de surface sont représentés comme sur les gouvernes.

                Ce premier sous-ensemble terminé, nous reprenons les restes des demi-fuselages, desquels il faut séparer les capots moteurs. En effet, l'avion a beau être écrasé, 4 mm de capot en moins, ça se voit! La technique va consister à coller des renforts de plastique (largeur 4 mm) à l'avant de chaque reste de demi-fuselage,  recoller à ce niveau les capots et placer à l'intérieur n'importe quel cache entre les renforts. Les parois du poste avant (plaques rivetées) sont également enlevées. Comme prévu dans la notice, la cloison pare-feu avant et le tableau de bord, sur lequel deux trous sont percés pour simuler des instruments manquants, sont mis en place. Tout le tronçon avant est maintenant assemblé, les joints sont masqués (y compris ceux de la nouvelle partie rajoutée) et poncés, toute trace de notre intervention disparaîtra à la peinture. Portons notre attention sur les ailes.

             
               Commençons donc par le plus facile : la voilure droite, quasiment intacte si ce n'est une multitude d'impacts de différents calibres, une gouverne entoilée endommagée (comme décrit plus haut) et un enfoncement du bord d'attaque à plusieurs endroits (contact avec quelques arbres). Ces dégâts sont réalisés avec tout ce qui tombe sous la main, cutter, coupe-ongles, mini foret ... Cette voilure est collée au tronçon avant de fuselage et son joint soigneusement masqué.
                La voilure gauche demande un peu plus d'efforts. Un gros impact est percé , laissant apparaître la structure interne en étiré. Elle est découpée juste après les soutes à bombes, une cloison interne vient s'insérer de chaque côté et les 4 sous ensembles sont
 collés 2 à 2. On obtient une partie interne (avec train et soutes) et une partie externe ( avec la gouverne). A l'endroit de la coupure, les lèvres sont travaillées de chaque côté avec les instruments de torture sus-nommés pour simuler l'arrachement, les éléments de structure (deux longerons de taille différente et 10 renforts en étiré) sont ajoutés à cet endroit. La partie externe subit le même traitement (cloison, longerons, renforts, dégats) et attend la peinture.La partie interne, avec les dégâts habituels, peut rejoindre le fuselage.
Reprenons ce fuselage justement. Le détaillage commence par l'installation des planchers des deux postes d'équipage et de la   cloison derrière le pilote. Sur cette dernière, le trou prévu pour coller le siège avant est obturé. Entre ces deux postes, en l'absence de plancher, deux tuyauteries carburant, deux poulies et deux câbles de commandes de vol viennent compléter le vide (rappelons que je n'ai aucune doc détaillée pour travailler sur cette maquette). On en profite pour coller les échappements, préalablement percés car la taille le permet. Vous aurez déjà remarqué que suite à l'allongement du nez, l'ouverture de menton s'est agrandie aussi et que nous n'avons rien corrigé. Avantage de notre idée de diorama : avec le nez dans la terre, ce n'est vraiment pas la peine de perdre du temps avec quelquechose qui sera invisible au final. D'ailleurs, dans le même ordre d'idée, les trains principaux et les trappes de soutes ne seront même pas montées et les logements même pas obturés!

Grâce aux photos de REPLIC, l'intérieur du poste de pilotage est amélioré : structure interne du fuselage en tube, carte plastique et étiré, rectangles de plastique pour représenter les quelques boîtiers sur les flancs et le plancher, câbles électriques et commandes de vol en fils de cuivre de différents diamètres. Ce détaillage s'étend ensuite à la partie centrale, et enfin au poste arrière. Le cône sur lequel se fixe le support de la mitrailleuse est mis en place au dessus de boîtiers constituant une cloison tout à fait à l'arrière de l'appareil. Il servira de support aux parties supérieures de la structure. De retour à l'avant, remise en place des parois du poste de pilotage (carte plastique fine) ainsi que de l'arrondi qui recevra plus tard le pare-brise. La grande plaque dorsale entre les habitacles, en étain (prélevé sur la dernière bouteille de champagne bue) mis en forme sur la pièce d'origine, vient coiffer la partie centrale. Masticage et ponçage habituels marqueront la fin du gros oeuvre. Des restes de revêtement entoilé sont ajoutés par ci, par là (même méthode à base de décalcomanies).

Il arrive un moment où l'on se trouve au pied du mur, en l'occurence ici cette fameuse verrière portée disparue. Elle est normalement constituée de 5 parties : pare-brise, canopée avant, centre (la plus longue), canopée arrière et cône arrière. Depuis plus de 30 ans que je maquette, je n'ai pratiquement rien jeté en ce qui concerne les pièces restantes à la fin de la réalisation d'un kit (pièces exploitables bien sûr). Cela se traduit par 5 ou 6 boîtes de rabiot qui constituent depuis toujours une source irremplaçable de pièces détachées en tout genre. Cette habitude va prouver une nouvelle fois sa valeur. Il y a très très longtemps, on m'avait offert une maquette de Farey Barracuda (FROG). Trop petit à l'époque, je ne l'avais pas montée et au fil du temps toutes les pièces se sont dispersées. Mais il me restait encore la verrière! Elle va donc me fournir un pare-brise tout à fait ressemblant et un support pour confectionner une armature en étain sur la partie centrale. La canopée avant est sensée avoir été larguée avant le crash, elle a donc disparu. Quant à toute la partie arrière, cette portion du fuselage ayant subi le plus de dégâts, les parties vitrées ne sont plus là également. Le mât d'antenne et les renforts internes sur la partie centrale de la verrière sont mis en place avant l'armature en étain, collée montant par montant (en 8 morceaux de 1mm de large) et permettant des déformations pour plus de réalisme.

Le camouflage anglais traditionnel est appliqué, à savoir gris clair dessous et la combinaison dark brown/dark green sur les surfaces supérieures. Les teintes sont les classiques HUMBROL (64/29/30). Les délimitations entre elles sont franches, réalisées à l'aide de masques (scotch Tamiya par exemple). L'intérieur (vert HUMBROL 78) peut être peint une fois la maquette montée, tout est accessible et cela a évité de devoir le masquer (fragilité de la structure de la verrière en étain) avant de peindre le camouflage extérieur. Les nombreuses éraillures qui parsèment l'appareil sont ajoutées au pinceau fin (petites touches), sans oublier celles dûes aux dégâts. Les lignes de structure (peu nombreuses) sont reprises à la pointe graphique puis à la peinture à l'huile.A l'aide de cette peinture à l'huile, on simule enfin toutes les salissures et autres coulures (huile au niveau du capot moteur, fuites de carburant...). L'hélice est pliée dans de l'eau bouillante, peinte et installée sur l'avion.
               


Le SDKFZ 232 6 rad:
             Les véhicules de reconnaissance allemands de cette époque au 1/72 ne courent pas la calotte glaciaire. ITALERI a eu la bonne idée de sortir en 2005 cette automitrailleuse, utilisée durant les toutes premières phases du conflit. Le montage est tout à fait aisé et la finesse de certaines pièces remarquable (canon de la mitrailleuse de tourelle ou phares arrières par exemple). La grande antenne supérieure est un poil trop empâtée mais c'est tout à fait supportable. Le dessous de la machine est peu détaillé mais une fois collée sur le diorama, que peut-on voir?
              La petite touche de personnalisation de la maquette consiste à ouvrir l'écoutille supérieure pour y installer le chef du véhicule, tiré de la boîte à rabiot. Les deux trappes sont refaites en carte plastique, avec un embryon du système de fermeture (on n'est pas au 1/35!).
              La peinture se résume au fameux gris Panzer, en l'occurence le gris foncé mat 67 de HUMBROL. Après brossage à sec, jus de noir dilué, passage d'une mine graphite et application d'huiles, la maquette prend un aspect très opérationnel. La touche finale sera un empoussiérage à la poudre de pastel, une fois le véhicule en place sur le diorama. Entretemps les quelques décalcomanies (plus fines que de coutume pour ce fabriquant et avec un minimum de liseré) seront posées sur une couche de vernis brillant (le fameux KLIR qui sent si bon) et fixées par une couche de vernis mat (vernis à l'eau pour tableaux de chez Pébéo ou en générique Gédéo).

 

               
  

Le DIORAMA

                 La base sera constituée d'une plaque de contre-plaqué de 36 cm X   21cm. Le relief du chemin est réalisé grâce à un morceau de polystirène, deux autres plus petits servent de base aux tombes,  l'ensemble est recouvert d'enduit.Une fois cet enduit à moitié sec, les emplacements des arbres ainsi que les traînées dans le sol dûes au crash sont creusées. Les parties destinées à recevoir de la végétation sont peintes en vert, le reste en brun. Un premier flocage  (mélanger deux ou trois teintes) est collé sur le vert. De l'herbe plus haute (filasse de plombier) est parsemée, cette herbe est plaquée au sol sur le passage de l'avion, et les bords du chemin sont plus fournis. Des touches de peinture verte sont appliquées, surtout sur l'herbe haute, le tout étant complété par d'autres ajouts de filasse non peints (herbes plus sèches)
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                L'achat d'une pochette d'arbres variés à l'échelle HO propre au modélisme ferroviaire (20 euros pour 25 arbres de divers types et tailles) va nous permettre de réaliser les deux grands arbres de ce bout de forêt, les arbustes et les broussailles. Deux morceaux de bois d'une quinzaine de cm de haut sont sélectionnés dans la haie du jardin, le feuillage est enlevé des arbres de la pochette et placé sur les morceaux de bois (2 à 3 petits arbres donneront le feuillage d'un grand). Les troncs recoivent une couche de lasure « chêne foncé ». Pour les arbustes du bord du chemin nouvelle méthode : des branches de bois de thym sont enduites de colle et passées dans les résidus de feuillage au fond de la pochette. Ils sont complétés par deux petits sapins (toujours cette pochette) et d'autres bricoles prélevées dans les herbes du jardin. D'autres morceaux de feuillage des arbres de la pochette sont utilisés pour fabriquer des broussailles, des végétaux un peu plus hauts de ci, de là. Quelques fleurs sont également ajoutées, avec de petits morceaux de bois.
                La maquette est installée à sa place sur le diorama, partie avant et queue, morceau d'aile. Des éléments de végétation l'encadrent alors un peu plus. Le noir simulant l'incendie est ensuite appliqué à l'aérographe, en débordant autour de la cassure du fuselage.

              Les temps de séchage des éléments du décor sont mis à profit pour peindre les figurines de parachutistes allemands (des AIRFIX de la grande époque). Ces dernières sont installées sur la scénette, avec le véhicule de reconnaissance, les croix de bois viennent compléter les sépultures. Un brossage aux pastels est appliqué sur le chemin et le bas de caisse du blindé.
              L'ensemble du diorama peut maintenant recevoir sa touche finale à base de vernis mat, quelques brins d'herbes et autres végétaux de petite taille sont éparpillés sur les surfaces supérieures de l'avion tant que le vernis n'est pas sec.

 

Battle ar.jpg Battle av.jpg
Battle cote.jpg Battle dessus.jpg

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