Le Thunderjet fait partie des
meilleures maquettes produites par notre fabricant nationale dans les années
80. De nos jours, le standard ayant évolué, cette maquette réclame un certain
travail pour l'amener à un niveau acceptable mais reste tout de même une bonne
base pour un modèle d'exposition. Dans cet article, il n'est pas question
d'atteindre l'élite mais simplement d'apporter les quelques améliorations
nécessaires et à la portée du plus grand nombre pour un résultat honorable.
La forme générale du kit est très
fidèle à la réalité. Le point faible se trouve dans le manque de détails. La
gravure est reproduite en léger relief. La couleur argent du plastique permet
après ponçage complet de conserver les lignes de structure marquées en gris
sombre et servir de modèle pour la gravure. La planche de décalcomanie réduite
aux marquages principaux est de bonne qualité et offre le choix entre une
décoration française ou norvégienne.
COCKPIT :
Le cockpit est reproduit de
manière simpliste mais facilement perfectible. Avec un minimum de détaillage
(voir photos) cet intérieur retrouve un air opérationnel. Les travaux les plus
importants se situent au niveau du siège éjectable et du support arrière de la
verrière étant les parties très exposées aux regards. On peut donner un peu de
relief aux tableaux de bord et consoles latérales avec de la carte plastique.
L'intérieur est ensuite peint en vert Hu 151 « interior green » et
noir mat pour les instruments de bord. Un brossage à sec fera ressortir les
quelques détails en relief. Pour casser la monotonie, on finira par quelques
touches de couleurs rouge, jaune et blanche au pinceau fin. Le viseur recevra
un petit morceau de rodhoïd juste avant la pose de la verrière. Pour un collage
solide, je donne un léger coup de micro-scie avec l'angle souhaité pour y
insérer le viseur.
FUSELAGE :
Pendant la préparation du poste
de pilotage, j'ai gravé l'ensemble de la maquette à la pointe sèche (aiguille
de couturière dans un manche X-acto). Il faut prendre son temps (plusieurs
séances) car le moindre énervement provoque un dérapage dommageable qu'il
faudra réparer, surtout sur un avion peint en couleur aluminium.
Le premier point important est de
bien centrer la cloison centrale de l'entrée d'air du réacteur qui comporte le
logement du train avant. La fixation de cette partie n'est pas évidente malgré
l'aide de plots et quelques tatonnements ont été nécessaires. Si vous voulez
améliorer la sortie du réacteur, c'est le moment d'emprisonner le cockpit et le
cache optique arrière du réacteur entre les demis fuselage sans aucune
difficulté.
En parallèle j'ai joints les
demies ailes pour y effectuer quelques travaux. Les logements du train
principal ne sont pas cloisonnés manque cruellement de relief. J'ai donc collé
grossièrement des cloisons de plastique à la verticale qui dépassent
l'épaisseur de l'aile. Après un séchage complet, j'ai arasé au scalpel la matière
en trop. Pour finir, de la colle cyano a été coulé dans les failles comme
mastic. Un ponçage léger à l'eau efface toute trace de l'opération. La
structure interne est reproduite en découpant de fines bandelettes de plastique
à la taille requise et fixées à la colle liquide.
Le collage du nez de l'avion est
primordial si on veut retrouver la forme la plus fidèle du F-84. L'alignement
de la pièce par rapport au haut du fuselage a été particulièrement respecté.
Tout débordement de plastique a été poncé et l'usage du mastic fut inutile.
La mise en croix s'est facilement
effectuée et il a juste fallu surveiller le dièdre positif des stabilos. Les
phares situés en bouts d'ailes ont été collés avant peinture pour être sûr de
ne pas rencontrer des problèmes de joints disgracieux. Ponçage et polissage ont
éliminé tout défaut. Je les ai protégés avec du maskol déposé avec un cure
dent.
PEINTURE :
Avant le passage de la teinte
principale, j'applique toujours une couche de gris moyen pour voir les derniers
défauts. Et là, patatra . ! Le flanc gauche du nez de l'appareil était
enfoncé d'un bon millimètre. Sûrement dû à la colle liquide employée en
quantité à cet endroit pour renforcer le collage de la cloison interne, elle a
agi trop violemment jusqu'à ramollir le plastique par l'émanation de vapeur
nocive. Abattu par l'ampleur des dégâts, la maquette est repartie dans sa boîte
pendant plusieurs mois sans garantie sur son avenir. J'avais envisagé de m'en
servir comme test pour la peinture à l'aérographe mais tout le travail déjà
fourni m'a fait réfléchir longuement sur son sort. Mon ami Laurent, lors d'une
visite, a réussi à me convaincre que le sauvetage était envisageable. J'ai donc
testé la technique des carrossiers pour rattraper les creux avec un mastique
épais Tamiya. Après plusieurs couches successives et un ponçage laborieux,
j'ai fini par atteindre un résultat satisfaisant et le kit était sauvé. La
teinte aluminium a confirmé la disparition totale de l'incident. J'ai utilisé
le polished aluminium Humbrol avec un mélange à base de polished steel pour
certains panneaux. Les montants de la verrière ont été peints au pinceau avec
le gris clair Hu 64 et la teinte olive drab sur le dessus de l'appareil a été
passée à l'aérographe. La technique « vernis Klear et jus brun» est
immuable. Le vernis de finition employé est l'Xacrylix gloss d'Hannant's. Son
seul défaut est de bouché rapidement la buse de l'aérographe. Le remède trouvé
consiste à vaporiser une bonne giclée d'alcool à partir d'un autre godet.
DECORATION :
A l'origine, j'étais décidé pour
un Thunderjet de l'armée de l'air. Mais le temps a passé et j'ai retrouvé une
décoration datant de l'époque la plus colorée de l'USAF sur une planche
modeldecal n° 50. Sur le support papier, les stencils ne paraissaient pas si éclatants
mais leurs finesses me firent supposer que la teinte aluminium les raviveraient
un peu. Cette supposition s'est avérée exacte et en plus la pose fut d'une
facilité extrême. Leur transparence est acceptable mais attention à leur
fragilité. Sur la planche, une instruction vous précise que les portillons
latéraux servant à l'alimentation en air du réacteur sont à obstruer. Une photo
m'a confirmé cette information.
CONCLUSION :
Malgré son âge, cette maquette
est superbe dans cette livrée chatoyante. La construction comporte quelques
difficultés à la portée de tout maquettiste un peu soigneux . Encore une
fois, la fidélité du modèle dépend entièrement du soin que vous apporterez à la
finition. Les décorations ne manquent
pas car de nombreux pays ont employé ce
jet sous motorisé, mais l'aventure de la réaction ne faisait que commencer.